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Le journal de Pok
26 août 2018

Il n'y a plus de jus d'orange (la discographie solo d'Edwyn Collins) : "Hope and Despair" (1989)

Hope_and_Despair

Après le sommet artistique de "The Orange Juice", nous avons dû attendre plus de 4 ans la réapparition sur un album de notre très cher Edwyn Collins, toujours pas le plus chanceux des musiciens de l'époque. "Hope and Despair", au titre programmatique vis à vis de la carrière passée et future de l'ex-wonder boy ecossais, allait d'un coup reviver notre amour pour l'un des plus beaux héros de sa génération... mais nous serions bien peu nombreux à reconnaître les qualités de ce disque peut-être trop décalé déjà par rapport au mainstream musical de son époque...

Il faut reconnaître que ces 4 ans d'attente - interrompus pour moi par un concert brillant en 1987, en première partie de New Order - faisaient que le monde (ou plutôt cette infime partie du monde qui se préoccupait encore d'Edwyn Collins...) espérait le chef d'oeuvre depuis toujours promis... Ce ne serait pas encore pour cette fois. Sans véritable tube potentiel - malgré l'effort notable du plaisant "50 Shades of Blue" et l'énergie bon enfant de "Darling they Want it All" -, le premier album solo "officiel" de Collins est une collection hétéroclite de bonnes chansons, explorant toute la palette de genres habituels depuis les débuts de Orange Juice : soul blanche et jazzy, funk élégant et même ça et là des réminiscences indie rock.. Avec une belle troupe d'amis fidèles - et en particulier le swinguant Denis Bovell et le toujours fringant Roddy Frame -, Collins fait ce qu'il a toujours fait le mieux : nous enchanter de mélodies imparables, délivrées avec une générosité parfois brouillonne, et une voix de plus en plus assurée de crooner paradoxal, mais souffrant d'une production clinquante typique de l'époque - d'ailleurs décalée par rapport à la promesse d'intimisme de la pochette.

Démarrant et se concluant maladroitement par les titres les plus faibles, "Hope and Despair" reste sans doute trop parcimonieux en moments intenses - tels le final furieux de "Wheels of Love" où Edwyn fait (pour la première fois ?) démonstration de son talent non négligeable à la guitare - pour accrocher l'oreille de l'auditeur impatient. Pire, il faut attendre la dernière partie de l'album pour atteindre le sommet miraculeux constitué par l'enthousiasmant "Testing Time", un futur favori sur scène, et le bouleversant "Let me put my arms around you", sans doute la plus belle mélodie pour cette fois...

Même si nous étions quant à nous rassurés par la bonne santé de l'inspiration d'Edwyn Collins, la majeure partie du grand public rock ignora superbement "Hope and Despair". Ce ne serait pas la dernière fois...

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