"Hôtel Transylvanie 3" de Genndy Tartakovski : Quelques réflexions au sortir d'un film pédagogique
En fait, "Hôtel Transylvanie 3" est une riche expérience pédagogique pour les parents qui se sentent quelque part moralement obligés d'accompagner leur marmaille dans une salle de cinéma qui pourrait, on ne sait jamais, abriter un pédophile : c'est fou le nombre de choses que l'on y apprend en une heure et demi - moins les pauses roupillon, quand même !
D'abord que "la Macarena", c'est quand même d'un autre niveau que "Good Vibrations" quand il s'agit d'illustrer le bonheur de vivre. Ensuite que le parangon du développement d'une société humaine avancée, c'est Las Vegas : la preuve, les Atlantes avaient inventé les machines à sous, les néons roses et la célébration de la grossièreté et du mauvais goût quand ils étaient à l'apogée de leur civilisation. Je passerai sur la précieuse information médicale que l'ingestion d'ail donne des gaz - même si cela aura beaucoup fait rire une belle brochette d'intellectuels en goguette qui prenaient le frais (bonne clim dans la salle, alors qu'on frôlait les 35 degrés dehors...) -, mais je ne résisterai pas à la nécessité de partager avec vous la chose la plus importante que m'a confirmé le film de Genndy Tartakovski : la laideur, le manque de goût et la bêtise sont universelles, et gagnent chaque jour du terrain...
Notre VRAI ennemi, ce n'est pas je ne sais quel monstre sanguinaire, (Van Helsing avait bel et bien tort...), c'est la machine commerciale décérébrante qui nous noie quotidiennement dans un flot ininterrompu d'immondices, recyclant sans fin les idées d'hier en une bouillie lénifiante : j'ai bien peur que, après 3 films de ce genre, ma petite fille ne pense que Dracula, c'est un père poule trop gentil aux super-pouvoirs "marvelesques", et pas grand chose d'autre.
Oui, j'ai peur.