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Le journal de Pok
20 avril 2018

"The Third Murder" de Hirokazu Kore-eda : une coquille vide trop remplie...

The Third Murder affiche"The Third Murder" débute par une scène forte de meurtre sauvage comme on ne pensait jamais en voir dans un film du "gentil" Kore-eda, avant d'emprunter les voies très "anglo-saxonnes" du thriller mental et du film de procès : voilà donc une véritable révolution dans le système jusque là presque routinier du prolifique cinéaste nippon. Très vite, on réalise que, heureusement, la "petite musique" habituelle de Kore-eda est bel et bien toujours là : la patience et la sensibilité avec lesquelles sont abordés les personnages, l'intelligence permanente de la mise en scène (on pense en particulier à la subtilité avec laquelle Kore-eda filme les face-à-face entre le tueur et son avocat au parloir de la prison, jouant avec la vitre qui les sépare...), la grâce infinie de certaines scènes nous ramènent au meilleur de son cinéma. On réalise aussi malheureusement que "The Third Murder" est un film à messages, et que, entre le message politique (contre la peine de mort) et le message philosophique (il n'y a pas de vérité... rien de nouveau depuis le "Rashomon" de Kurosawa), Kore-eda en a beaucoup trop à dire pour un seul film : "The Third Murder" s'alourdit de dialogues redondants, de scènes pesantes, et tourne finalement vite en rond malgré le scénario qui accumule les hypothèses les unes après les autres pour mieux nourrir sa démonstration. Bref, "The Third Murder" ne nous enchante pas assez, trop occupé à sa leçon d'existentialisme : finalement, c'est bien l'éternel retour de Kore-eda sur les sujets de la paternité et la famille qui est le meilleur du film, pas ses interrogations assez stériles sur la liberté de naître et de vivre. On appréciera certes le fait qu'il nous évite le cliché à la mode du twist final et préfère heureusement le doute et la suspension, mais l'artificialité de ce qui reste une pure démonstration théorique - aggravée par le jeu irrégulier de Masaharu Fukuyama, pas très bon dans le rôle principal - nous aura depuis longtemps fait décrocher du film.

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