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Le journal de Pok
20 février 2018

Manu Diao à la Maroquinerie le Samedi17 Février

2018 02 17 Mando Diao Maroquinerie (20)21 heures passées de quelques minutes : les Suédois seraient-ils moins ponctuels qu'on l'imagine ? Non, voilà nos cinq jeunes musiciens (la trentaine, malgré un succès qui date déjà de plus de 10 ans...) : ils sont vêtus de noir, vêtements cintrés mettant en valeur les physiques de jeunes dieux qu'on attend de leur origine (Halte aux clichés ! Halte aux clichés !). Björn Dixgård, le chanteur et leader depuis le départ de Gustaf Norén il y a trois ans, porte de superbes boots texanes, et évoque un peu un jeune John Lennon qui aurait le sourire de Javier Bardem.

Le set démarre par San Francisco Bay, une chanson que je ne connais pas, même si je suis visiblement le seul dans ce cas de toute la Maro, désormais archi bondée et transformée en sauna : toutes les caractéristiques de la musique de Mando Diao sont là, une sorte de classicisme rock un peu passe-partout, des mélodies immédiates que tout le monde est capable de chanter dès le second refrain, et surtout une belle énergie qui transforme chaque chanson en une célébration dionysiaque du rituel rock'n'rollien. Je me rends compte d'un coup que nous ne sommes que trois mâles au premier rang, le public étant constitué d'une large majorité de fans féminines de tout âge, venues chanter ces chansons qu'elles connaissent toutes par cœur et prendre du bon temps en pogotant, "headbangant", et matant joyeusement les attributs des jeunes Suédois. Eh bien, vous savez, moi, ça me va très bien comme ça !

Premier moment de satisfaction musicale avec Dancing All the Way to Hell, même si, comme souvent à la Maro, la belle voix soul et cassée de Björn n'est pas assez audible pour nous, au premier rang... Je suis par contre placé juste en face de la Rickenbaker de CJ Fogelklou, le bassiste au look glitter un peu décalé, et je me délecte de ses lignes de basse élégantes et du son si caractéristique de ce bel instrument. Good Times, au stomp irrésistible amène de larges sourires sur tous les visages, et Björn joue parfaitement son rôle archétypal de sex symbol gentiment provocateur. Mais Mando Diao, c'est aussi de belles accélérations punky, voire garage rock, comme sur The Band, premier incendie de la soirée. Malgré le peu de place vu l'affluence, un petit mosh pit s'est créé au centre, cette soirée prend décidément une allure des plus satisfaisantes !

2018 02 17 Mando Diao Maroquinerie (56)Break Us, très attendu (enfin, par moi !), permet de mieux entendre la voix de Björn, descendu pour l'occasion se frotter à ses admiratrices, mais ce sera l'enchaînement hystérique de Down in the Past et Sweet Ride qui constituera pour moi le sommet d'un set placé sous le signe du plaisir. Patrik Heikinpieti, le batteur, nous invite d'un air furieux à exprimer plus bruyamment notre satisfaction. Il est temps de visiter les hits, les crowd pleasers et de faire basculer la Maro dans un vaste singalong extatique : Gloria - non pas celui des Them - se prête parfaitement à l'exercice. C'est aussi le moment du contact physique, je suis constamment bousculé par des jeunes femmes voulant toucher les musiciens. Le set se termine sur Ochrasy, un morceau mollasson et pas très bien joué, genre U2 imbibé d'Americana, dont je ne comprends pas trop l'intérêt…

Le rappel sera funky et... un peu stonien même, avec les réjouissants Shake et Dance with Somebody, et les poses de Björn et de Jens chantant dans le même micro en rajoutent dans le registre Glimmer Twins. Les musiciens ont du mal à quitter la scène, on serre les mains, on touche les doigts, on fait durer autant qu'on peut la bonne sensation de "communion" dans la joie typique d'un grand "live". Les oreilles sifflent un peu, signe que le volume sonore a été adéquat, il est temps de rentrer...

Mando Diao n'a peut-être pas inventé l'eau tiède, et a sans doute le tort de jouer sagement une partition écrite par d'autres il y a déjà bien des années, de mélanger les genres musicaux au risque de diluer sa personnalité. Mais il le fait avec une générosité, un naturel qui lui permettent de dépasser finalement les clichés dont il s'abreuve. Cette musique est dansante, sexy, superficielle sans doute : mais, soyons honnêtes, n'est-ce pas là la définition même du Rock, tel que les Américains l'inventèrent il y a 60 ans et que les Suédois le pratiquent encore pour illuminer les longues nuits hivernales de Borlänge ?

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