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Le journal de Pok
20 août 2017

"Wilson" de Craig Johnson : Woody Clowes

Wilson afficheSi les tentatives d'adaptation de BD se traduisent généralement par des échecs artistiques, les œuvres de Daniel Clowes, l'un des papes du Comix indie, semblent mieux se prêter à l'exercice : la sobriété distanciée et l'intimisme cafardeux de ses portraits d'être déviants ou à la dérive n'exigent finalement pas grand effort pour être transcrits à l'écran, tels quels. Le piège est évidemment que la facilité de l'exercice dispense le réalisateur d'une quelconque imagination, sans même parler de transcendance, condamnant le film à l'illustration plaisante mais peu féconde. "Wilson", film amusant mais convenu de l'inconnu Craig Johnson, scénarisé par Clowes lui même, n'échappe pas à une banalité qui noie la cruauté de son sujet : sans doute aurait-il suffit de dépasser la rigidité du modèle "clowesien" - qui fonctionne bien en BD mais exigerait une approche plus conceptuelle au cinéma - et de pousser nombre de situations embarrassantes vers le véritable malaise (remember le redoutable "Happiness" dont Clowes dessina d'ailleurs l'affiche ?) pour que "Wilson" soit plus qu'une semi-réussite anecdotique. Du coup, le spectateur, à peine incommodé, ne fait ici qu'admirer le jeu totalement "allenien" de Woody Harrelson, ce qui est un choix efficace (on rit aussi souvent de cet écho surprenant avec les films de Woody Allen) mais aussi limitant, puisqu'il inscrit "Wilson" dans une filiation cinématographique trop circonscrite pour autoriser ce grain de folie qui aurait élevé le film vers un possible ailleurs, en particulier vers une véritable critique sociétale.

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