Je n'ai donc pas vu les Pixies à Lolla Paris, j'ai préféré rester pour un temps sur le formidable souvenir de leur dernier passage au Zénith. Mais je n'ai pas pu m'empêcher, bien entendu, de regarder le concert filmé et diffusé sur Culture Box. Frank Black et sa bande ont attaqué très fort avec une version titanesque et menaçante de Gauge Away, qui m'a tout de suite fait penser que, zut, j'avais loupé quelque chose. Surtout qu'ils ont ensuite enchaînés par une succession imparables de titres rapides et durs (Rock Music ! Isla de Encanta !! Hey !!! Broken Face !!!!), qui m'ont presque rappelé les Pixies au sommet du monde de 1990 (?) : Black Francis glapissait comme jamais et Paz L faisait définitivement oublier Kim Deal  (enfin presque). C'était un bonheur de voir Um Chagga Lagga prendre ainsi naturellement sa place au milieu de brûlots d'il y a 25 ans. En regardant la foule devant la scène, j'avais du mal à comprendre le manque de réaction, d'hystérie en fait, devant une telle déflagration. Et puis, la seconde partie du set a pris curieusement la forme d'une redescente en pente douce, avec les titres plus pop, plus consensuels du répertoire des Pixies : peu à peu, le gang de Boston est redevenu un groupe comme un autre, ou presque. Et le set de une heure s'est terminé sur une version un peu plate de Vamos, durant laquelle Joe Santiago n'a même pas pris la peine se rallumer la flamme, réduisant son fameux solo destroy de toujours à quelques crachotements anodins. Mais ce n'était pas si grave que ça, car pendant près de 30 minutes, nous avons assisté à la renaissance des Pixies d'autrefois. Soit le meilleur groupe de Rock des nineties.

La belle photo qui illustre cette nodule est bien entendu de l'ami Robert Gil, dont vous ne devez pas manquer de visiter le fabuleux site internet !