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Le journal de Pok
7 mai 2017

"Quarry - Saison1" de Michael D. Fuller et Graham Gordy : Running Gun Blues

Quarry JaquetteTout cela commence à devenir angoissant pour le cinéphile acharné que je suis depuis près de 50 ans : on tient avec "Quarry" (enfin, la première saison de la série) un autre p... de chef d'oeuvre du film noir comme le cinéma US nous en produit beaucoup trop rarement, et comme les producteurs de séries semblent être désormais capables de nous pondre "sans effort". "Quarry" enrichit de manière maligne et puissante un récit vaguement clicheteux de "tueur à gages malgré lui" se trouvant pris dans une toile d'araignée complexe, en intégrant brillamment son thriller dans un réalisme historique passionnant : l'Amérique perdue des années Viêtnam, la misère intellectuelle et matérielle du Deep South (ici Memphis), les tensions raciales, les traumatismes des vétérans pas complètement revenus du bout de l'enfer... tout est crédible, bouleversant, original. Rajoutons le thème assez peu usuel de l'amour des piscines et de la natation, et surtout, pour notre plus grand bonheur, une BO d'enfer qui retourne aux sources de la plus belle soul (Otis !), sans négliger pour autant de justes références au rock de l'époque (ah, cette reprise du "Running Gun Blues" de Bowie à un moment clé !!)... Et nous voilà avec un nouveau chef d'oeuvre du genre. Un chef d'oeuvre qui s'est nourri des meilleures réussites récentes de la série TV (il y a un petit quelque chose ici de la métaphysique triviale de "Breaking Bad"), tout en cherchant une nouvelle forme d'excellence : un seul et unique metteur en scène, qui ajoute une cohérence formelle rare, une vraie direction d'acteurs qui crée des moments stupéfiants (le sosie de Tom Hardy qui joue Quarry est une révélation, mais la plupart des personnages secondaires sont complètement fascinants !). Et les plus difficiles d'entre nous auront même droit durant le dernier épisode, renfermant par ailleurs des scènes du conflit vietnamien parfaitement crédibles, à un joli twist qui jette un éclairage nouveau sur tout ce qu'on aura cru voir et comprendre jusqu'alors. Une superbe réussite, qui, on l'espère, ne sera pas gâchée - comme c'est souvent le cas - par une seconde saison dont, honnêtement, on ne ressent pas la nécessité.

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