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Le journal de Pok
30 avril 2017

Alexandra Savior au Nouveau Casino (Paris) le jeudi 27 avril

2017 04 27 Alexandra Savior Nouveau Casino (43)21h10 : après un changement rapide de matériel, la petite Alexandra Savior s’avance vers nous, entourée d’un quatuor guitare / basse / claviers / batterie assez anonyme. Alexandra est certes une très jolie blonde aux yeux bleus et au visage innocent, mais ce qui frappe surtout c’est la manière voûtée dont elle se tient sur scène, son pied micro étant pour le coup réglé très bas. Elle attaque avec Frankie, extrait de son premier et nouvel album – comme d’ailleurs, logiquement, l’intégralité de la setlist de ce soir -, et on réalise que cette posture curieuse qu’elle adopte lui permet de se dissimuler partiellement derrière ses longs cheveux, mais également d’évoquer une sorte de créature vaguement enfantine et maléfique qui serait une sorte de double d’elle-même venant hanter régulièrement les chansons.

Car, si l’on remarque immédiatement qu’Alexandra n’a pas tout-à-fait la richesse vocale d’une Lana del Rey à laquelle on la compare parfois, comme cette dernière, elle cherche à créer vocalement une sorte d’univers cinématographique : la différence est que, si Lana louche clairement vers David Lynch, Alexandra semble plutôt vouloir nous terroriser avec un univers de serial killers et de démons de série B. Posture, regard halluciné ou pervers, et par ci par là un cri suraigu, on est bel et bien dans une théâtralisation un peu affectée : la langueur d’Alexandra n’est pas tant sensuelle ou décadente que le signe d’une sorte d’hallucination fantastique qu’elle cherche à transmettre.

Tout cela est original, et finalement assez prenant, sauf qu’on réalise très vite les deux faiblesses du set : d’abord le fait que cette affectation devient très vite trop systématique pour ne pas engendrer un certain ennui, voire une petite irritation ; ensuite, et c’est plus grave, la réalisation qu’il y a dans le répertoire d’Alexandra peu de chansons vraiment notables. Bones, Mirage et M.T.M.E. sont clairement les morceaux les plus saisissants, qui sortent un peu de l’ambiance vaporeuse qui tend à uniformiser « Belladonna of Sadness ». Ils sont malheureusement tous joués en début de set, ce qui nous laisse ensuite avec des morceaux pas trop passionnants, qui font peu à peu retomber l’intérêt des spectateurs…

Ce qui fait que quand Alexandra nous lance, mi sincère, mi-joueuse : « Mais qu’est-ce que vous faites ici ce soir ? Vous ne savez pas que Jesus and Mary Chain jouent à Paris ce soir ? », on doit être plus d’un dans la salle à se poser la même question…

Il n’y a finalement pas grand-chose de plus à dire d’un set qui ne durera – heureusement ? – que 45 minutes, et qui ne se ressaisira qu’à la toute fin, quand Alexandra conclura son étrange Mystery Girl par des cris stridents évoquant une folie furieuse qu’on n’aura quand même pas vraiment ressentie auparavant.

On aurait tous, je pense, bien aimé que Alexandra ait la politesse de nous offrir un petit rappel, peut-être une reprise comme le font en général les jeunes artistes débutants… Mais non, le set aura bien pris ainsi fin de manière très abrupte, augmentant la vague impression de déception de la soirée.

Bref, il est loin d’être certain que la jeune Américaine, malgré une belle voix, aille très loin sur ce chemin certes original, mais finalement peu convaincant, qu’elle a choisi.

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