On aimerait que le cinéma français produise plus, beaucoup plus de films comme ce "Braqueurs" : ce serait alors une belle preuve de vitalité, sans même parler du soulagement que nous ressentirions devant le dégorgement de nos salles polluées par d'infâmes comédies dites populaires ou de "films du milieu" qui n'ont rien à nous dire. Bon, "Braqueurs" n'est pas non plus un chef d'oeuvre, Leclerq se tirant une balle dans le pied avec un scénario pas très solide, qu'il peine à conclure (même si ce final en pointillés a son charme...). Il faut néanmoins admettre que son film tient la route, avec tout le charme des vraies belles séries B d'antan : belles gueules d'acteurs, personnages schématiques et sans surprises, utilisation sans vergogne des stéréotypes d'usage (la description de banlieues vérolées par la criminalité pourra bien sûr faire grincer les dents), et scènes d'action réalistes, sobres et efficaces qui sont sans aucun doute le meilleur du film, dans un refus intelligent du spectaculaire et du sensationnel. Si l'on retient quelque chose de ces 1h30 de divertissement assez basique, c'est certainement la sobriété d'un film plutôt taiseux et austère. Dans un genre mineur, une petite réussite.