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Le journal de Pok
26 janvier 2017

"Que ta Volonté soit Faite !" de Maxime Chattam : un divertissement, pour une fois, habile et bien mené

Que_ta_volonte_soit_faiteMême si je lis régulièrement désormais Chattam pour me distraire durant mes trop longs et trop fréquents voyages, il est assez rare que je referme l'un de ses livres en me disant que j'y ai pris un vrai plaisir. Pourtant "Que ta volonté soit faite" (attention, le titre est un spoiler de taille !) tranche indéniablement sur la production courante de cet auteur de "romans de gare" - comme j'aime à les qualifier - sombrant régulièrement dans des excès gore risibles ou lamentables, et pas très bien écrits (... même si c'est la règle du genre...). Chattam a en effet construit sa nième enquête sur le "Mal" (ce qui est indéniablement lassant au possible) sur un concept assez fort - disons sans trop en révéler une variation post-moderne du vieux truc d'Agatha Christie avec son "Meurtre de Roger Ackroyd" -, qui permet de clore joliment le livre par quelques réflexions pas trop bêtes sur la Religion et sur la Littérature : on aimera ou pas le petit jeu de manipulation du lecteur auquel Chattam s'est livré avec son narrateur insaisissable, mais au moins il y a là un réel effort d'essayer quelque chose d'un peu différent. Différent aussi est le fait de parcourir le chemin, certes bien balisé, mais toujours intéressant, de la chronique de la vie d'une petite ville américaine dans laquelle un dangereux détraqué exerce ses talents, cette chronique dépassant parfois le cadre du simple polar classique... même s'il y a aussi ici une enquête traditionnelle menée par un Shérif vieillissant bien croqué par Chattam, envers lequel on ressent indéniablement une certaine empathie : la résolution de cette enquête, bien qu'assez prévisible, ajoute d'ailleurs un certain charme à la dernière partie d'un livre qui déjoue habilement nos attentes. De plus, même les passages lourds, où Chattam se laisse aller au pire de son écriture - tous ces mots prétentieux et ces concepts pesants dont il parsème typiquement ses livres - sont ici habilement justifiés par l'astuce du narrateur inconnu, ce qui me laisse quand même avec peu de choses à critiquer dans ce livre joliment divertissant. Bien vu, Maxime !

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