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Le journal de Pok
20 novembre 2016

Festival des Inrocks à la Boule Noire (Palace / A Giant Dog / Goat Girl) le vendredi 18 novembre

2016 11 18 Goat Girl Boule Noire (22)20h10 les quatre Anglaises de Goat Girl sont jeunes et jolies, mais démarrent mal la soirée :  l'une trébuche en entrant sur scène, l'autre voit sa bière éclabousser partout quand elle l’ouvre. « Loseuses… » murmure Robert… ! Bon, trêve de mauvais esprit, Goat Girl joue un rock un peu garage mais léger, des morceaux courts et assez accrocheurs, sur lesquels la chanteuse pose une voix atone, voire morne qui lasse quand même rapidement : car quand même, être déjà fatiguée de la vie quand on est aussi jeune... Oui, de la vie, il n’y en a guère là-dedans : pas de plaisir visible de jouer, pas de communication avec le public... La comparaison avec Courtney Barnett est compréhensible (le style vocal, slacker et arrogant), mais Goat Girl manque vraiment trop d'énergie. Et c'est dommage car on perçoit un beau potentiel dans les chansons intrigantes, assez originales, surtout quand, occasionnellement, la musique accélère, ou que monte un peu l'intensité... pour retomber aussi tôt ! 25 minutes seulement, et les filles quittent la scène, après un dernier morceau qui s'est aussi achevé trop vite alors qu'il pouvait... mais non ! Pourquoi tant de fatigue, aussi peu d'énergie de la part de jeunes femmes clairement aussi douées ? Un mystère...

2016 11 18 A Giant Dog Boule Noire (18)21 h 00 : On change complètement de registre avec les Texans (d'Austin) de A Giant Dog, combo "punk" (à l'américaine...), avec chanteuse peu vêtue, mais en rouge, et – bizarrement – « encapuchonnée ». (D’ailleurs, quand elle présente le groupe, Sabrina Ellis nous annonce que la traduction de A Giant God en français serait « le petit chaperon rouge… » !). Une musique énergique - propulsée par un batteur impressionnant, qui soulèvera l'enthousiasme (démesuré) de deux allumés déjà bien alcoolisés dans la salle - qui se rapproche quand même un peu trop (à mon goût) du hard emphatique mais amusant d'un Meat Loaf - en accéléré, quand même - ou disons, pour être plus gentil avec eux, des Dictators de la grande époque. Sérieusement, ce qui est quand même intéressant avec A Giant Dog, c’est l’espèce de déséquilibre qui se crée entre une musique roborative, qui flirte par instants avec le Glam, et une sorte de mal être, de désespoir ironique qu’on sent chez Sabrina… Bon, le haut fait du set, ce sera malheureusement quand même quand Sabrina est allée vomir un bon coup sur le côté de la scène, avant de reprendre le set comme si de rien n'était ! Original ! Plus sérieusement, A Giant Dog a monté en flèche sur l'échelle de ma sympathie avec une reprise métallisée du génial Angst in my Pants de Sparks : bon, j'étais sans doute le seul à la Boule Noire à connaître, mais j'ai eu mes cinq minutes de bonheur. 35 minutes en comptant un rappel brutal, pas forcément prévu, pour répondre à l'enthousiasme (raisonnable) de la salle. En partant, la chanteuse demande si quelqu'un dans la salle veut être son ami : pour cela il suffit de partager avec elle sa marijuana. Nous voilà prévenus.

2016 11 18 Palace Boule Noire (28)Bon, j'attends quand même quelque chose d'un autre niveau avec Palace (rien à voir avec Will Oldham...), dont le premier album, « So Long Forever », m’a semblé avoir de jolis airs de Foals, sans la folie, un peu trop bien léché sans doute... 22h10 : quatre musiciens à l'air plutôt calme entrent sur scène, devant un public toujours très clairsemé, et attaquent une intro plutôt alléchante : Leo Wyndham a une vraiment belle voix, presque une GRANDE voix, qui évoque quand même plus Bono avec ses intonations lyriques pour stades que Yannis Philippakis. Il y a aussi un peu de bruit qui va bien à la guitare… Bref, ce n’est pas mal du tout... Sauf que la tendance on va dire lénifiante de Palace va se confirmer au fil de morceaux tous un peu similaires, tous plutôt jolis mais aussi tous trop longs et rapidement lassants. Il me faut vite l'avouer : en l'absence de mélodies vraiment attrayantes et surtout d'intensité, cette musique ronronne littéralement. D’ailleurs des commentaires ironiques et désobligeants s’élèvent de la frange la plus remuante du public… Palace est un bon groupe, qui joue avec une assurance et une maîtrise qu’on n’attend pas d’un groupe débutant, mais sa musique ne présente pas un intérêt foudroyant, une fois qu'on en a compris la teneur, soit une atmosphère bluesy, vaguement américaine, de bon goût, avec de temps en temps un peu de cavalcades (pas trop enlevées) vaguement gaéliques. Les musiciens eux-mêmes ont l'air de se faire poliment suer, je trouve : ils ne font pas trop d'efforts pour animer leur set, ce qui est quand même un comble quand on démarre une carrière, et qu'on devrait être prêt à tout pour convaincre le public... Au bout d'une quarantaine de minutes, ayant terminé leur set list, ils se barrent avec quelques mots sympathiques (« Vous étiez super, on a été très content de jouer ici, bla bla bla… ») qui sonnent faux. Il n'est pas encore 23 h, mais nous n'aurons pas droit à un rappel. Est-ce nous que ne le méritons pas (il y avait pourtant quelques fans enthousiastes au premier rang...) ? Ou bien est-ce Palace qui fait de la musique comme d'autres vont au bureau ?

Finalement cette soirée impromptue s'est révélée fort décevante, comme si le but de la soirée avait été de nous montrer trois manières pour le Rock de mourir (lui qui n'est déjà pas très en forme...) : d'arrogance, de manque d'originalité et de manque de passion. Triste bilan. Heureusement, demain sera un autre jour...

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