Peu fan de "Star Trek", mais intéressé par le reboot effectué par J. J. Abrams voici maintenant quelques années, j'ai hésité à me plonger dans ce "Start Trek : sans limites", mis en scène par le tâcheron Justin Lin, curieusement surestimé de nos jours après son passage médiocre par la bouse (pardon la franchise...) "Fast and Furious". Et, curieusement, j'ai pris un peu de plaisir - simple, régressif, certes, mais du plaisir - à ce spectacle insignifiant, largement crétin, mais finalement sans prétentions : c'est qu'il me semble que ce troisième film du reboot, gentiment soutenu par un scénario ludique de l'indispensable Simon Pegg, retrouve la débilité légère de la série télé (enfin, c'est comme ça que je la vois...) avec accumulation de monstres à la tête caoutchouteuse, de planètes à la topographie improbable, de constructions d'un kitsch hilarant, et bien sûr de dialogues hiératiques et creux entre des personnages figés dans leurs pyjamas ridicules. Tout cela est gentiment amusant, un peu trop bruyant certes (sans doute insupportable dans une salle de cinéma...), et demande de laisser son intelligence en mode "off" tant les rebondissements sont incohérents et les personnages immortels : il y a pourtant quelque chose de gentiment divertissant dans la prévisibilité de ces situations stéréotypées mettant en jeu des extra terrestres pittoresques, des militaires en mode "rogue" (la mode dans les fictions progressistes aujourd'hui, mais je reconnais que cela vaut mieux que la "menace venant de l'extérieur", en ces temps politiquement troublés), et des vaisseaux spatiaux improbables qui ressemblent à des jouets de notre enfance. Et comme les filles sont jolies et les hommes ont des mâchoires carrées (ou des oreilles pointues), j'ai eu l'impression d'avoir 14 ans à nouveau.