30 ans après sa sortie, le "Labyrinthe" de Jim Henson (co-créateur des Muppets et réalisateur de l'assez excellent "Dark Crystal") va être forcément regardé d'un autre œil que celui qui avait été le nôtre à sa (décevante) sortie en salles. C'est que Jareth, le roi des Goblins, qu'on avait trouvé un peu ridicule à l'époque avec sa chevelure synthétique et ses mimiques outrées, est désormais bel et bien mort, et que la nostalgie qui nous a étreint depuis ce jour funeste de janvier 2016 colore rétrospectivement la carrière cinématographique discutable de Bowie. Oui, du coup, on adore (presque) chaque apparition délirante de Jareth, incarnation bowienne très éphémère mais pas inintéressante finalement, avec sa séduction perverse et assez méchante, avec ses chansons (très bowiennes aussi, pour le coup) à peu près oubliées mais pas si oubliables que cela : de beaux moments d'émotion garantis pour le fan, presque indépendamment des qualités intrinsèques - assez limitées - du film. Car entre un scénario très bancal, qui n'arrive pas à exploiter la bonne idée de départ d'un périple "à la Alice au Pays des Merveilles", et pas mal de scènes esthétiquement très laides et surtout vraiment mal mises en scène, "Labyrinthe" n'est certainement pas un bon film, ou du moins le bon film qu'il aurait dû / pu être. A noter aussi que la divine Jennifer Connelly, ici adolescente rondelette, est encore bien à la peine, et est loin d'exercer la fascination que sa première apparition chez Leone avait provoqué.