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Le journal de Pok
8 septembre 2016

Revoyons les classiques du cinéma : "Le Samouraï" de Jean-Pierre Melville (1967)

le-samourai-1967

Je ne vais pas me faire des amis en avouant que je n'aime pas beaucoup ce "Samouraï" encensé par des pointures comme Johnny To, John Woo ou Tarantino, et que maints cinéphiles osent mettre au même niveau que le génial "L'Armée des Ombres" ou les très bons "Le Cercle Rouge" ou "Le Deuxième Souffle"... En fait, "le Samouraï" m'ennuie même assez franchement, du fait de ses caractéristiques étouffantes d'exercice de style, bien austère en outre, et, je trouve, furieusement stérile. Que Melville y dévoile ses ambitions de réalisateur / auteur, et y démontre un talent indéniable, je veux bien, mais cela ne fait pas du "Samouraï" un bon film pour autant. Melville y utilise la couleur en regrettant clairement que cela ne soit pas du noir & blanc, et il repeint donc les murs de l'appartement du dit samouraï en gris foncé : bravo pour l'effet artificiel, qui jure terriblement par rapport au filmage "au naturel" des longues pérégrinations du héros traqué dans les rues parisiennes et les couloirs de métro. Melville y réduit son histoire policière au minimum, visant sans doute l'épure (bressonienne?), mais il vide du même coup ses personnages du moindre flux vital : ramenés à leur statut de professionnels hyper-efficaces et obstinés, mono-maniaques en fait (On voit où Mann a lui-même puisé son inspiration...), flics et truands vaquent à leurs petites affaires sous nos yeux, sans éveiller en nous beaucoup d'intérêt. Formellement, il est aussi difficile - objectivement - de crier au miracle comme certains, tant les moments de vraie grâce cinématographiques alternent avec des plans maladroits, des recadrages foutraques (on n'est pas chez Godard, mais parfois...), et surtout des effets sonores ou musicaux pénibles, qui marquent clairement l'âge du film. Mais le pire est sans doute le choix de Delon comme icône : visiblement très embarrassé de ne rien avoir à faire, il n'est que neutre... et ne dégage aucune mystère ! Au contraire, c'est quand malgré lui (et malgré Melville), un peu de sa juvénile beauté, de sa candeur, percent le masque artificiel de son personnage, que l'acteur Delon (le grand, celui de "Rocco et ses Frères" ou du "Guépard") nous touche enfin…

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