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Le journal de Pok
6 juillet 2016

Revoyons les classiques de la Série TV : "A la Maison Blanche - Saison 1" de Aaron Sorkin

TWW Saison 1 jaquette

Pour tous ceux - et ils sont bien trop nombreux pour la santé de nos démocraties - que la politique et les politiciens dégoûtent, le visionnage de la première saison de "A la Maison Blanche" devrait être obligatoire : Aaron Sorkin - gloire lui soit rendue ! - nous offre la plus belle, la plus excitante, la plus émouvante des réhabilitations d'une fonction, d'un métier, d'un sacerdoce trop souvent réduits à leurs caricatures dans les media ou pire, dans la vision de l'homme de la rue. Ici, l'équipe du remarquable Président Bartlet - le meilleur "POTUS" dont on puisse rêver, qu'on soit Américain ou non (et du coup le meilleur rôle de Martin Sheen) -, affronte des défis et des dilemmes politiques, moraux, éthiques, juridiques, très techniques souvent (ce qui pourrait être fastidieux mais s'avère électrisant, grâce à la dynamique de la mise en scène, constamment inventive lorsqu'il s'agit de filmer des dialogues complexes sans nous perdre), dont la résolution grandira la démocratie, mais aussi l'idée qu'on s'en fait. "A la Maison Blanche" est une série "hawksienne" - des hommes et des femmes au travail, filmés à toute allure, c'est l'héritage de Hawks, me semble-t-il ? -, rendue explosive par une idée parfaitement géniale de Sorkin : le fameux "walk and talk", ces conversations complexes, hilarantes souvent, débitées à la mitraillette comme dans la screwball comedy de Hawks donc, mais EN MARCHANT à toute allure entre les bureaux et dans les couloirs de la Maison Blanche. Et les scénarios tordus de Sorkin, nourris de conflits et de débats sociétaux réels (Inde et Pakistan, Irak, contrôle des armes, droit des gays, traitement des drogués, etc.), justifient une approche pédagogique souvent remarquable ("qu'est-ce qu'une décision politique et comment la prend-on au sommet de l'état?"), et offrent au téléspectateur ébloui, épuisé et rendu éperdument amoureux de l'intelligence de ces personnages - finalement assez inhabituels dans la fiction -, de véritables petites épiphanies : même si l'on peut trouver cela idéaliste, le moment où Bartlet et son équipe décident, par exemple, d'abandonner les petites tractations mesquines et décevantes avec leurs adversaires Républicains, pour enfin parler d'une voix claire au peuple qu'ils "servent", illustre magnifiquement les espoirs que porte la démocratie et son système électoral tant décrié. Pour cela et tant d'autres choses encore, "A la Maison Blanche" mérite tous les éloges.

PS : Et oui, il y a un cliffhanger fumant à la fin de la saison !

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