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Le journal de Pok
1 juin 2016

Séance (tardive) de rattrapage : "The Grandmaster" de Wong Kar Wai (2013)

The Grandmaster Affiche

Wong Kar Wai fut pendant une bonne décennie le réalisateur dont la singularité - thématique, esthétique - me toucha le plus. Force est de constater avec ce "The Grandmaster" que le génie (terme utilisé ici en toute connaissance de cause) de "Chungking Express", "Happy Together" ou "In the Mood for Love" ne transparaît plus que par brefs éclairs, formels ou émotionnels. Pourtant, malgré le triste sentiment d'un réel échec, le film impressionne par son ambition - le "Il était une fois le Kung Fu" publicitaire de l'affiche traduit bien l'affaire... - et fascine encore à plusieurs reprises grâce à des scènes sublimes : lorsque les combats transcendent la représentation - parfaite - du geste et du mouvement des combattants pour dévoiler leurs pensées, leur coeur, voire leur âme, "The Grandmaster" devient sublime. Si Wong Kar Waigarde heureusement sa touchante sensibilité pour illustrer les moments de romantisme éperdu ou de désespoir serein, il s'est malheureusement perdu ici dans la construction d'une fresque qui hésite trop entre l'exhaustivité pédagogique - expliquer de manière sérieuse l'histoire du kung fu depuis 1936 - et le portrait intime de deux personnages clé de cette histoire, Ip Man (Leung, bien moins bon qu'à son habitude) et Hong Er (Ziyi, toujours aussi fascinante) : avec sa narration heurtée, ses ellipses mal contrôlées, sa voix off - rustine, sa brièveté frustrante, "the Grandmaster" finit par nous laisser sur le quai... jusqu'à cette scène quasi finale qui plagie (rend hommage ?) le "Il était une Fois en Amérique" de Leone et dévoile magistralement le thème souterrain du film : encore une fois, toujours, le vertige de l'amour.

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