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Le journal de Pok
23 mai 2016

Séance (tardive) de rattrapage : "La France" de Serge Bozon (2007)

la-france affiche

Le film de Bozon, dont on avait pas mal parlé à l'époque suite à son moyen métrage "Mods", a pour lui une belle singularité, qui fait qu'il mérite qu'on s'y intéresse... même s'il n'emportera pas forcément l'adhésion de tous. La syntaxe est en effet ici celle de l'aile la plus "intello" (comme on dit trop péjorativement de nos jours) de la Nouvelle Vague, disons celle de Rivette : sécheresse et élégance de la mise en scène, une mise en scène qui privilégie toujours le sens plutôt que l'affect... et cela fait du bien de regarder du cinéma aussi intelligent ! L'originalité de "la France" est de mettre ce style particulier au service d'un scénario bien loin des habituelles préoccupations amoureuses de cette Nouvelle Vague, puisqu'il décrit les parcours un temps liés d'une femme aimante à la recherche de son mari et d'un groupe de déserteurs durant les combats de la Guerre de 14-18. Malgré des moyens limités, Bozon recrée remarquablement les moments de violence, de tension, et les épreuves très physiques par lesquels passera la petite troupe. Bien sûr, il y a des choses qui "marchent" (le superbe monologue de François Négret, les irruptions de violence brute) et d'autres moins : même si l'on comprend le concept de faire chanter les acteurs de manière non-réaliste comme Hollywood le faisait à ses débuts, l'effet de cette irruption d'une musique pop sucrée et anachronique n'est pas trop réussi ; plus grave, le final (happy end ?) avec l'apparition (certes magnifiquement filmée) d'un Guillaume Depardieu décalé est plus que frustrante, et fait perdre in extremis beaucoup de force au propos du film. 

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