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Le journal de Pok
12 mars 2016

Kurt Vile à l'Alhambra (Paris) le 8 mars

2016 03 08 Kurt Vile Alhambra (2)21h00 pile, Kurt Vile et ses Violators sont là. Nous avons en fait de la chance, ils ont failli ne pas être avec nous, du fait d’un problème d’avion (ce concert est le premier de leur tournée européenne…) : ils sont venus en hélico, et Kurt en est encore tout excité ! Bon, un petit tour sur Wikipédia nous révèle que Kurt a plus de 35 ans, mais il faut bien dire qu’il en paraît dix de moins : avec son look de slacker (il a souvent la pose très "dynamique" d’un Gaston Lagaffe !), ses cheveux qui lui cachent en permanence le visage (bonjour les photos !), et sa communication avec le public qui se limite à des onomatopées enfantines et des cris d’animaux, l’individu ne paraît pas trop sérieux comme artiste. En fait, il semble même souvent complètement à l’ouest, et ce n’est pas bouteille de Morgon qu’il trimballe avec lui, et à laquelle il s’abreuve occasionnellement, qui peut nous rassurer sur son... état. Le set démarre sur les perles de "B’lieve I’m Going Down...”, avec le formidable Pretty Pimpin en figure de proue... et la question qui me vient rapidement à l’esprit est : « Mais qu’est-ce que tout le monde trouve à ce branleur à moitié pathétique ? ». La voix nasillarde et le phrasé loureedien ont beaucoup moins de charme que sur le disque, et le jeu de guitare, s’il est audacieux, n’évite pas les "pains"... Heureusement, autour de Kurt, le trio Jess / Rob / Kyle assure un maximum, Rob et Jess échangeant en permanence leurs instruments, entre basse, claviers et guitare, avec une assurance souveraine. Je sens la déception poindre, et ce d’autant que Pretty Pimpin, justement est assez loin de la magie qu’il dégage sur l’album !

2016 03 08 Kurt Vile Alhambra (7)… sauf que la beauté du live, c’est que les choses ne se passent pas forcément comme prévu : The Violators sortent, laissant Kurt seul pour un intermède acoustique qui va se révéler superbe, et qui va être le déclencheur d’une seconde partie de concert assez renversante. Goldtone, magnifique et puissant, lance vraiment la machine, et d’un coup je comprends la comparaison qui est souvent faite avec Neil Young : si le style musical est finalement assez différent, il y a chez Kurt la même foi en la puissance de la guitare électrique, le même primitivisme brutal qui élève d’un coup les chansons vers une sorte "d’ailleurs" presque surnaturel. Oui, d’un coup, tout cela devient non seulement très beau, mais aussi très impressionnant. Les quinze minutes qui suivent voient le concert monter très, très haut, tant au niveau de la qualité musicale que de l’énergie électrique ; Freak Train en sera le paroxysme, et ne me laissera qu’un regret : pourquoi est-ce que tout n’a pas été comme ça ce soir ? Ça aurait pu être le concert de l’année !

Curieusement, Kurt fait retomber la tension pour le dernier morceau, Wild Imagination, joué plutôt pépère. Il reviendra en solo nous jouer un Peeping Tomboy magnifique, mais ébranlé par de nouveaux plantages qui, visiblement, énervent Kurt et déstabilisent le public. Kurt quitte alors la salle, sur un dernier gloussement.

Il a quand même joué une heure trente, mais par rapport à la setlist, deux morceaux auront sauté : Kurt était visiblement pressé d’en finir ! Clem lui trouve des excuses : « Il était probablement malade ! » (et c’est vrai qu’il a rapidement remis la veste qu’il avait quittée pour le set acoustique). Moi, je parierais plutôt sur un excès de Morgon ou d’autres substances, l’ami Kurt m’ayant semblé passablement incohérent dans son attitude ce soir (… mais on me dit qu’il est toujours comme ça !!). Bon, l’homme est un sacré musicien, le voir sur ses guitares et son banjo a été un régal permanent, et aussi un excellent compositeur : il n’est juste pas un mec a priori très intéressant. A moins que sa meilleure excuse pour faire n’importe quoi soit finalement une vraie timidité, dissimulée derrière le rideau de cheveux et les gestes et paroles farfelus…

Oui, un drôle d’oiseau !

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