Séance (tardive) de rattrapage : "38 Témoins" de Lucas Belvaux
Un "Belvaux" médiocre, c'est finalement assez rare, mais là, ce "38 témoins" n'est guère défendable : sur un thème important et peu traité au cinéma, celui de la lâcheté et de l'indifférence qui gangrènent nos sociétés de plus en plus individualistes, Belvaux a tout faux, entre un scénario illustrant mal ce fameux sujet (la culpabilité dévorante de cet homme n'étant pas descendu dans la rue à 3 trois heures du matin alors qu'une femme y criait est quand même assez peu crédible...), dialogues très écrits en décalage avec le réalisme social typique de Belvaux, et surtout direction d'acteurs catastrophique puisque aussi bien Yvan Attal que Sophie Quinton sont littéralement insupportables. Si l'on regarde quand même jusqu'au bout "38 Témoins", ce n'est que grâce aux beaux plans de Belvaux sur les rues du Havre et sur son port : il a compris la ville et a su la filmer, ce qui constitue ici le vrai (l'unique ?) témoignage de son talent de réalisateur.