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Le journal de Pok
6 décembre 2015

"La Patience du Diable" de Maxime Chattam : supportable...

La Patience du DiableQu'est-ce qui fait qu'un "polar de gare" devient supportable, que sa lecture soit même relativement divertissante ? Le fait de le lire dans un train, justement, traversant à toute allure la France avec son chargement de voyageurs ensommeillés ? Oui, sans doute... Plus sérieusement, le savoir-faire de son auteur en matière de recyclage efficace de tous les stéréotypes possibles, tout en appliquant soigneusement les méthodes standardisées du "best seller" à l'américaine ? C'est probable... Le hasard d'une résonance cruelle avec l'actualité douloureuse de ce mois de novembre parisien ? Le fait est que l'introduction "efficace" de "la Patience du Diable", avec son mitraillage des passagers d'un TGV a fait ressurgir en moi la douleur des souvenirs du Bataclan, et a conféré aux délires commerciaux de l'ami Chattam une certaine pertinence. Sinon, on est ici exactement comme dans une Enquête de Ric Hochet (si, si !), accablé par des éléments surnaturels dans une intrigue policière, éléments qui seront évidemment désamorcés par une révélation finale ultra-rationnelle, et cette fois... largement prévisible ! "La Patience du Diable" a de vrais bons côtés, comme une écriture qui semble cette fois moins bâclée qu'à l'habitude chez Chattam, comme une indéniable capacité à faire monter la tension, comme aussi - malheureusement - une certaine lucidité quant au commentaire social (la souffrance de la société engluée dans la crise). Pour le reste, on reste quand même au niveau habituel du genre - plutôt rase-moquette - en particulier quant Chattam régurgite ses habituelles considérations sur la contamination de la violence, sur les gardiens de l'ordre que sont les flics sacrifiant leur santé mentale dans leur traque des serial killers, etc. etc. Et, malgré la piste narrative intéressante que représente la prise en otage du bus scolaire survenant dans la toute dernière ligne droite du livre, la fin ultra-conventionnelle et le happy end des dernières pages gâchent largement le plaisir qu'on aura pu prendre auparavant.

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