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Le journal de Pok
21 novembre 2015

"Seul sur Mars" de Ridley Scott : vide spatial

Seul sur Mars Affiche"Seul sur Mars", généralement bien reçu par la critique et le public, sans doute grâce à la beauté de ses images désertiques, au professionnalisme sûr de lui d'un Ridley Scott en mode "pilotage automatique" et au charisme "john-waynien" d'un Matt Damon qui semble vouloir désormais être Tom Hanks à la place de Tom Hanks, s'avère pourtant être une remarquable pitrerie. Pitrerie parce que sa légèreté - un temps séduisante, au moins tant qu'on échappe encore aux bons sentiments dégoulinants - se transforme en incroyable n'importe quoi scénaristique : accumulant les défis technologiques et scientifiques à la manière d'un jeu de survie, "Seul sur Mars" a la mauvaise foi de les résoudre systématiquement d'un coup rapide de baguette magique, combinaison de système D rigolard et d'équations scientifiques absconses que l'on devine complètement bidons, désamorçant rapidement toute tension possible. Pire encore, le refus de toute psychologie - aucune difficulté de la part de l'astronaute-Robinson à affronter sa solitude forcée (bon, il se laisse pousser une vilaine barbiche, c'est qu'il doit s'ennuyer !), mais également de toute considération "politique" (aucun réel conflit, doute ou remise en question du côté de la NASA, des Chinois ou des sauveteurs)... au point que le spectateur, piquant gentiment du nez, anesthésié par tant de gentillesse générale, d'humour sympa, d'acteurs faisant leur tour de piste peinards en restant bien dans des rôles convenus, s'interroge douloureusement : est-ce que "Seul sur Mars", au delà de son déploiement de force technologique tranquille, a même quelque chose à lui dire ? Si oui, le sens du message s'est clairement perdu dans le vide spatial.

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