Séance de rattrapage : "Joker" de Simon West
Drôle de film que ce "Joker" qui suit les rails d'un scénario plus que prévisible - le loser (physiquement invincible, on parle quand même ici de Jason Statham dans son rôle habituel de "badass") qui, accro au jeu et piégé par Las Vegas (refrain connu et archi usé), prend toutes les mauvaises décisions et fonce plus ou moins consciemment vers le mur -, mais qui nous prive illogiquement de la fin évidente de cette trajectoire (et de tout "film noir" qui se respecte un minimum) pour se conclure en happy end absurde, grâce à un improbable deus ex machina… nous laissant profondément frustrés par la lâcheté de cette conclusion aberrante. Sinon, l'ineffable Simon West - qui n'a pas à ma connaissance réalisé un seul bon film au cours de sa longue carrière - multiplie les afféteries stylistiques inutiles pour tenter de jouer à "l'auteur", tandis que Jason Statham, à qui l'on a du demander d'avoir l'air profond et perturbé, voire même égaré (oui, profondément égaré !), est visiblement bien embêté, et décide de n'avoir qu'une seule expression sur le visage pendant tout le film, en espérant que ça marche. Sauf que non, Jason, malgré la sympathie qu'on a toujours éprouvé pour toi, notre "action man" préféré et de loin, ça ne marche pas… Sinon, il y a aussi d'ex-acteurs sérieux qui cachetonnent, ce qui est assez triste (Hope Davis, par dieu, que fais-tu ici ?), mais ce qui nous vaut UNE (pas deux…) scène délicieuse, portée par l'excellent Stanley Tucci : avec quelques bastons bien sentis, mais pas trop bien mis en scène par l'horrible West, cela ferait presque une raison de voir "Joker"… Sauf que non !