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Le journal de Pok
18 septembre 2015

Mac DeMarco à la Cigale le mardi 15 septembre

2015 09 Mac DeMarco La Cigale (3)21 h pile : Mac DeMarco débarque avec quatre musiciens autour de lui : un guitariste viking torse nu et pieds nus (chargé de la communication en français) à la guitare, un redneck curieusement déplacé à la basse (qui racontera des blagues incompréhensibles tout au long de la soirée), un batteur efficace et un tout jeune claviériste (qui sera victime d'une punition rituelle vers la fin du set, condamné à un long crowd surfing comme rite d'initiation !). Mac, lui, éternellement souriant, fermement campé sur ses jambes robustes et tirant la langue au public, me fait immédiatement penser à Frodon le Hobbit (même s'il n'est pas vraiment de petite taille, sans doute parce qu'il sourit pas mal comme Elijah Wood), mauvaise association d'idée qui ne me quittera pas de toute la soirée ! Le set démarre doucement avec un enchaînement de belles chansons qui déchaînent immédiatement l'enthousiasme d'un public conquis à l'avance : pas besoin d'ailleurs de les connaître pour les apprécier,  ces chansons, le songwriting est clairement le point fort de Mac DeMarco. On ne dira pas la même chose du chant, la voix de Mac étant assez ordinaire, sans vouloir faire de peine à personne ! L'interprétation est plutôt - comme je m'y attendais - dans le genre slacker : pas vraiment approximative, mais en tout cas sans recherche d'efficacité ! Ce qui fait que, malgré quelques accélérations çà et là bien venues, on a l'impression que le concert fait un peu du surplace, et on peut même trouver les clowneries continuelles de Mac et ses acolytes un tantinet fatigantes : c'est une bonne chose de ne pas se prendre au sérieux, c'est plus discutable quand la rigolade - même bon enfant - prend le pas sur la musique.

2015 09 Mac DeMarco La Cigale (14)Heureusement, le public va apporter la solution au dilemme : peu à peu, les invasions de scène se multiplient, les stagedivings s'accélèrent, et on passe à un véritable happening où le spectacle est dans l'interaction permanente entre le groupe et les fans. Lorsque Mac simule une fellation sur un spectateur qui s'allonge complaisamment devant lui sur scène, je réalise (je ne savais rien de tout cela, je l'avoue honteusement) que Mac DeMaco est clairement une icône gay ! Bon, ceci dit, les filles dans le public veulent prendre leur revanche sur tous ces jeunes gens qui viennent chercher des bisous sur la bouche de Mac, et prennent à leur tour la scène d'assaut. Ça devient même un peu surréaliste car, malgré l'ambiance générale à la gentillesse, les musiciens commencent à s'irriter de la gêne permanente : Mac seul reste stoïque, son éternel sourire (bonjour les dents du bonheur !) sur les lèvres...

2015 09 Mac DeMarco La Cigale (60)Je trouve que sur la fin du set, le rythme des chansons est fixé de manière un peu systématique sur un mid tempo qui permet surtout à tout le monde de se concentrer sur leurs pitreries respectives : le blond vicking fait des pointes de danseuse étoile, Mac tire la langue, fait la grosse voix caverneuse pour faire peur aux enfants, les spectateurs s’acharnent à monter sur scène pour faire des selfies, courageusement repoussé par le chanteur de infinite bisous qui s’est visiblement attribué le rôle de garde du corps très désiré de Mac DeMarco. Pour finir, Mac lui-même plonge dans la foule, où il se fera dépouiller d’au moins une de ses chaussettes (sinon deux, je ne suis pas sûr). Voilà, une heure dix d’un set aussi frapadingue qu’on pouvait attendre, à mi-chemin entre parodie bon enfant et manifeste de coolitude extrême.

C’est le rappel, Mac est maintenant torse nu et pieds nus, et de nouveau cette maudite image de Frodon me parasite la tête ! Et Mac et ses hommes attaquent un morceau de punk harcore, à moins qu’il ne s’agisse de speed metal, je ne suis pas sûr : le moshpit au milieu de la Cigale explose désormais, l’ambiance a changé du tout au tout, et comme vous l’imaginez, je suis ravi. Voilà comment devraient se terminer tous les concerts dignes de ce nom, par une bonne dose de rock bien dur. Le chanteur de infinite bisous nous fait une belle démonstration de head banging circulaire, impressionnant avec sa belle crinière blonde : bonjour les cervicales ! Bien sûr, ces feignants de musiciens ne tiennent pas le rythme bien longtemps, et le tempo se ralentit, avant que monte le riff le plus reconnaissable du Rock : bon sang, c’est Smoke on the Water !... Dont Mac ne connaît que « Smoke in The Water / Fire in the Sky » ! Slacker, va ! Retour au speed pour conclure l’affaire, et c’est fini, après 1h25 en tout et pour tout de concert.

Tout le monde est heureux dans la salle, moi aussi, même si l’aspect « musical » de la soirée ne m’a pas complètement convaincu, je dois le reconnaître. A la sortie, au stand de merchandising, je vais discuter le bout de gras – et surtout féliciter – le talentueux Danois de Dinner : ce genre de rencontre, même rapide, c’est ça le Rock ! Dehors, la pluie tombe sur Paris.

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