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Le journal de Pok
11 septembre 2015

"Currents" de Tame Impala : mon problème avec Kevin Parker

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Mon problème avec Kevin Parker, c'est que je n'arrive vraiment pas à m'émerveiller devant sa musique, comme le font me semble-t-il la quasi totalité de mes contemporains. A le considérer comme un songwriter réellement notable, alors que beaucoup n'hésitent pas à le classer parmi les grands, de Brian Wilson à Paul McCartney. A m'exciter sur son psychédélisme neurasthénique qui embrume pourtant visiblement l'esprit de la plupart des gens de goût. En fait, je m'ennuie poliment en écoutant les disques de Tame Impala, qui ne me font ni chaud ni froid. Je ne mémorise pas leurs mélodies qui me semblent faiblardes. Je m'irrite facilement devant la voix de fausset de Parker. Je me fatigue devant l'accumulation de couches de production, tellement typiques d'un geek qui ne prend son pied qu'enfermé dans SON studio, à façonner un univers artificiel dans lequel il se sent (enfin) bien. Pourtant, ayant vu Tame Impala sur scène après "Lonerism", j'ai enfin compris de quoi il retournait, ou plutôt j'ai enfin ressenti quelque chose devant cette musique largement autiste. "Currents", avec son virage pop-synthétique-sirupeux à l'extrême, sa fascination pour un groove très eighties et, reconnaissons-le, pour la soupe commerciale / R&B, avait moins de motifs de me décevoir que les die hard fans de Kevin Parker, pleurant la "dé-psychédélisation" de la musique de leur héros. Je me suis donc accroché, écoutant et réécoutant cet album jusqu'à ce que, enfin, surgissent quelques pics mélodiques et quelques vallées d'émotion, qui seraient restés sans mon acharnement noyés dans l'uniformité lénifiante de la production - à mon avis, très mauvaise (mais je sais que je vais me faire des ennemis, là) de "Currents". Alors, oui, cet album est sympathique : il commence d'ailleurs vraiment très bien avec la scie de "Let It Happen", et en plus il a quatre ou cinq chansons qui finissent par s'insérer dans votre cortex ("Cause I'm a Man" est la plus évidente, en plus d'être drôle...). A la fin 2015, "Currents" entrera peut-être dans les toutes dernières places du Top 10 d'une année pour le moment assez peu stimulante, mais je voudrais surtout, par pitié, qu'on arrête d'associer au nom de Kevin Parker tous les superlatifs de la langue française. Ce petit jeune homme timide ne les mérite certainement pas.

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