Il y a quasi unanimité pour clamer haut et fort que "The Raid 2" est peut-être le film d'action à date le plus impressionnant jamais fait... oui ! C'est aussi, par rapport à "The Raid", un projet beaucoup plus ambitieux puisque, à l'unité de lieu, de temps et d'action du premier film, Gareth Evans oppose cette fois une intrigue complexe (trop, sans doute...), une multitude de personnages et une vision "panoramique" du monde du crime à Jakarta. Et c'est là que le bât blesse, car cette construction inutilement compliquée ne fonctionne jamais vraiment bien, ballottant son spectateur - qui n'en demande pas tant - le long de scènes certes sublimement filmées et mises en scène, mais sans réelle cohérence et sans rythme. De plus, raccourcis simplificateurs et trous noirs de la narration alternent et abondent, tandis que ce qui semblait être la raison de l'infiltration de notre undercover cop au sein de la mafia locale (démasquer des flics ripoux !) est rapidement oublié par le scénario. Du coup, on en arrive même à s'irriter devant l'accumulation de personnages flamboyant mais fantaisistes (la tueuse borgne aux marteaux et le freak à la batte de base ball remportant la palme), et devant l'irréalisme croissant de ces fameux combats qui ont fait la réputation du film... mais surtout devant ce sentiment de passer à côté de ce qui aurait du constituer un nouveau jalon dans l'histoire du cinéma de genre.