On avait gardé un excellent souvenir du premier volet du "reboot" de la "Planète des Singes" ("Origine"), et l'évolution continue des effets spéciaux laissait espérer un second volet aussi passionnant. Or, si l'on excepte la toujours excellente incarnation de César, le leader des singes évolués, par Andy Serkis, "l'Affrontement" n'est qu'un pénible film de série B à gros budget (eh oui, l'un des paradoxes de l'Hollywood actuel), sans une seule idée originale puisque tout spectateur un peu aguerri anticipera chaque "rebondissement" du scénario, et surtout sans un seul personnage "humain" réellement intéressant - même s'il faut admettre que caster des tâcherons sans charisme ni talent (hormis Gary Oldman qui a l'air de se demander en permanence ce qu'il est venu faire dans cette galère) - et négliger de les diriger puisque le "focus" du film est les effets spéciaux, n'aide pas à créer des personnages ! On pourra certes tuer le temps à admirer plusieurs scènes d'action réellement spectaculaires, mais on pourra aussi s'offusquer d'une vision géopolitique des conflits - car le fait que l'un des deux partis est ici simiesque ne distingue pas particulièrement "l'Affrontement" du film d'aventures guerrières standard - pour le moins simpliste, avec répartition politiquement correcte des bons et des méchants des deux côtés de la ligne de conflit (territorial), et, au final, justification sans arrière-pensée de l'usage de la force. On ne pourra s'empêcher de penser que le sujet, passionnant en soi, de la substitution d'une espèce dominante par une autre, dans une sorte d'accélération artificielle de la logique darwinienne, méritait un traitement plus ambitieux.