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Le journal de Pok
21 décembre 2014

"White Bird" de Gregg Araki : étrangeté sublime

WHITE-BIRD_affiche

On garde un souvenir fort du "Mysterious Skin" de Gregg Araki, et la première qualité de ce "White Bird" est évidemment de se présenter comme un écho subtil à cette belle réussite : derrière les apparences d'une classe moyenne engluée dans un quotidien à la fois lénifiant et toxique, Araki traque la fêlure, menaçante, qui se transformera sans qu'on y prenne garde, en fracture dévastatrice. Mais il le fait avec une élégance et une subtilité surprenante pour ce réalisateur également connu pour ses délires psychédéliques : s'il est vrai que "White Bird" évoque aussi largement cet autre aspect de l'oeuvre d'Araki - couleurs primaires, b.o. rock eighties inspirée, personnages hauts en couleurs comme le couple d'amis de Kat (le gay et la noire obèse, gentils stéréotypes qui ne servent pas à grand chose) -, ce ne sont là guère que des effets de signature qui ne sauraient faire oublier la vraie étrangeté de ce portrait subtil du naufrage d'une famille, épreuve qui permet paradoxalement la construction d'une jeune adulte, justement incarnée par la toujours surprenante Shailene Woodley. Finalement, ce sont les acteurs,  excellemment dirigés par Araki qui permettent au film de transcender le scénario un peu convenu du best seller dont il s'inspire : on remarquera l'étonnant personnage de Phil, objet de convoitises déraisonnables qui rappelle d'ailleurs beaucoup le Eric du "Roi des Mouches", et surtout le très riche personnage de la mère, magnifiquement incarné par une Eva Green à l'étrangeté sublime.

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