Séance de rattrapage : "Flight" de Robert Zemeckis
Ecrire sur "Flight" est presque aussi pénible que le regarder, car tout y est si évident, qualités comme défauts, si plat - sans profondeur, sans sous-texte, sans "inconscient" pourrait-on dire - que l'exercice critique paraît terriblement vain. Tout le monde a facilement pointé la réussite des 30 premières minutes, présentant à la fois des comportements non politiquement corrects, et l'un des "crash" aériens les plus crédibles jamais filmés. Tout le monde s'est sombrement ennuyé pendant l'heure et demi suivante qui décrit minutieusement - et sans doute assez exactement - le comportement d'un alcoolique, plutôt bien incarné par Denzel Washington. Et tout le monde s'est énervé devant la conclusion assez immonde que Zemeckis nous offre, dans une soumission insupportable à toute la morale américaine la plus rétrograde. "Flight" est donc une purge, et Zemeckis nous prouve pour le coup que, outre un cinéaste très irrégulier, il est aussi un âne.