Séance de rattrapage : "X-Men : Days of Future Past" de Bryan Singer
Il m'a fallu le nom de Bryan Singer, un réalisateur assez singulier au sein de l'industrie d'entertainment hollywoodien, et la "marque X-Men" pour me faire revenir - au moins pour un film - sur mon aversion de plus en plus profonde pour les films de "super-héros", ultime effondrement d'un cinéma qui semble de plus en plus oublieux de sa valeur comme de son passé. Mais bon, il me faut convenir que "Days Of Future Past" est en effet un bon film de divertissement. Non pas pour son scénario comme on l'a lu - ou dit - trop souvent, puisqu'on a droit à une simple recopie du sujet des deux premiers "Terminator", avec en plus un embrouillaminis pas très sérieux sur les voyages temporels. Pas non plus pour son impressionnante brochette d'excellents acteurs (Lawrence, Fassbender, McAvoy, McKellen, Dinklage, quand même...), la plupart en faisant ici le strict minimum syndical, comme on dit. Mais pour l'indiscutable intérêt que l'on ressent devant l'utilisation "professionnelle" des "pouvoirs" des mutants, qui sont une source féconde d'idées nouvelles de mise en scène pour un Bryan Singer qui ne s'en prive évidemment pas : tout le monde a justement souligné le plaisir ressenti au cours de la scène qui voit Quicksilver ré-arranger négligemment mais efficacement les éléments figés d'un tableau vivant pour sauver ses amis, et je dois bien dire que ces quelques minutes-là de cinéma rachètent bien des outrances (le kitsch de certains personnages et de certaines scènes en particulier) et bien des discours convenus sur le destin et le devoir qui plombent le film par instants.