"Une Balade dans la Nuit" de George Pelecanos : petite forme, mais jolie légèreté
"Une Balade dans la Nuit" ne figurera certainement pas au panthéon des grandes réussites de Pelecanos, au côté des "Soul Circus", "Funky Guns" ou "Hard Revolution", mais sa légéreté même peut constituer un atout à une époque où la mode est au "lourd", à la métaphysique, à l'horreur "abyssale". Chez Pelecanos, rien de tout cela, heureusement : juste une courte balade au côté de personnages ordinaires dont on partage les centres d'intérêt (la bouffe, le sexe, la musique, la famille) et qui se débattent au milieu d'intrigues certes sordides et sanglantes, mais somme toute assez ordinaires. Comme dans "The Wire", me direz-vous ? Eh oui, comme dans "The Wire"... La magie de Pelecanos tient surtout dans sa description du quotidien de ses personnages, jamais totalement bons ni totalement mauvais d'ailleurs (comme dans "The Wire"...), une description qui prend facilement l'apparence d'une chronique intimiste et chaleureuse de la vie à Washington. Au delà de la faiblesse de son "intrigue policière", l'un des doutes que l'on a vis à vis de "Une Balade dans la Nuit" touche au personnage principal, Spero Lucas, que Pelecanos a visiblement l'intention de faire revenir dans d'autres livres : un personnage pas trés consistant, voire même un tantinet incohérent, qui n'arrive pas à la hauteur des Derek Strange et Nick Stefanos d'antan.