"Everyday Robots" de Damon Albarn : dépressif et indécidable...
Finalement, la pochette de "Everyday Robots" dit tout sur le premier album solo de Damon Albarn : voici un adulte aux allures de post ado attardé qui nous pond une musique intimiste, repliée sur elle-même, largement dépressive, régulièrement morne, interprétée avec un dépouillement systématique, qui n'exclut pas une certaine modernité décalée (ces grincements et ces rythmiques à contre-temps qui contrebalancent la simplicité du piano ou de la guitare acoustique), voire même un peu "branchée". Les tendances brit pop, africaines, expérimentales ne sont plus que de vagues souvenirs qui effleurent ça et là notre mémoire au détours d'une chanson un (petit) peu plus animée. Ce ne sera pas donc l'inspiration (électroencéphalogramme plat sur quasi tout l'album) qui nous rendra "Everyday Robots" attachant, mais au contraire sa modestie, ainsi que la délicatesse avec laquelle il nous parle de nos propres coups de bourdon. Parenthèse discrète et feutrée dans une vie trop agitée, dans un monde trop bruyant, cet album pourrait très bien devenir votre disque de chevet pour 2014, une sorte de journal intime de vos dépressions. Mais il pourrait tout aussi bien vous ennuyer à mourir à force de bon goût mesuré et de fadeur élégante. Indécidable, donc...