"The Electric Lady" de Janelle Monáe : à reculons...
Je suis entré dans "The Electric Lady" à reculons, après avoir passé presqu'un an à repousser le jour où je poserais cet album sur ma platine : la pochette hideusement kitsch, un interview grotesque de la Monae en plein délire nerd, la lourdeur du concept album sci-fi de mes deux ("l'Arch-Android et toutes ces choses...), tout me disait que ce genre de truc n'était décidément pas pour moi. Et puis, surprise, la première partie de "The Electric Lady", la "Suite IV" est une petite réussite, pleine d'inventivité et de clins d'oeil malins à toute l'histoire de la black music, du jazz au hip hop en passant par le rock "princier" : légers, amusants, parfois même stimulants malgré la toute petite voix de la toute petite demoiselle, les morceaux s'enchaînent, plutôt bien produits et construisant avec des intermèdes "radiophoniques" ce fameux concept de l'androïde talentueux et pourchassé qui ébranle une société futuriste. Le drame, c'est qu'ensuite, il y a une "Suite V", qui semble réalisée par une autre artiste, tant on passe d'un coup au recyclage morne des pires clichés sirupeux et bavants du R&B crapoteux des hits parades : on s'ennuie, on somnole doucement, et puis on s'énerve parfois devant tant de guimauve sans inspiration. Bref, pour moi, le "cas Monae" est loin d'être tranche après cet album bâtard.