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Le journal de Pok
9 février 2014

"1Q84 - Livre 3" : Un final "feel good" en diable...

1q84-livre-3eme

Certainement un peu moins impressionnant que les deux premiers livres de cette oeuvre de toute manière géniale, monumentale de notre siècle qu'est "1Q84", le "livre 3" commence très, très habilement avec l'idée - narrativement - géniale d'introduire une troisième voix dans ce qui était jusqu'alors un double monologue qui ne communiquait qu'occasionnellement. L'enquête policière, objective, terre-à-terre 9et divertissante), menée par le détective burlesque Ushikawa permet en effet à Murakami de ramener sa fiction à une certaine "logique" (si l'on veut), de regrouper bien des fils épars, et d'amener une perspective nouvelle sur le "couple" (à venir) Aomamé - Tengo, et techniquement, c'est très impressionnant... D'autant que, en parallèle, Murakami déleste progressivement son livre de tous les autres personnages, abandonnés progressivement sur la route, puis désagrège peu à peu l'aspect "suspense" lui-même jusqu'à ce passage - culotté - où les sbires de la secte partent à la poursuite de nos héros, que Murakami clôt avec une incroyable désinvolture en nous annonçant que rien n'arriverait de toute manière ! Ce "Livre 3", certes toujours envoûtant et irrésistible, se concentre donc sur les solitudes, l'enfermement même de ces deux personnages principaux, et sur le questionnement du lecteur : mais bon dieu, quand vont-ils se rencontrer ? On pourra trouver cela un tantinet léger, par rapport aux gouffres conceptuels que Murakami avait ouvert dans les deux premiers livres, mais il reste assez de grands moments "intellectuels" (au bon sens du terme, puisque Murakami livre des commentaires fascinants sur Proust, Kafka, Jung, Shakespeare...) pour nous nourrir. La plus grande surprise pour moi a été néanmoins la conclusion très "feel good" du livre, assez inhabituelle dans la culture japonaise, et chez Murakami : un happy end certes logique, mais un tantinet décevant quand on pense au potentiel du monde de "1Q84"... On aura envie de penser que Murakami a tellement aimé ses deux personnages qu'il leur a offert avec générosité une chance de vivre heureux. Et pourquoi pas ?

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