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Le journal de Pok
2 février 2014

Festival MECA - São Paulo - le vendredi 31 janvier 2014

Le Festival Meca, après avoir fait danser les gauchos, passe de manière impromptue (on est au Brésil, il ne faut pas s'attendre à trop de planification !) au Grand Metrópole ce vendredi soir !

2014 01 Call Me Lola Grand Metropole SP 08

22h : après avoir récupéré mon billet et fait une courte queue, me voilà dans la salle - toujours très belle, luxueuse, bien climatisée, mais aussi pourvue d'une scène bien trop haute, avec des plantes vertes pour gêner la vue et des spots dans la tronche du public - et sans difficulté au premier rang. Et tout de suite, le premier groupe est sur scène : Call Me Lola sont brésiliens, et jouent une sorte de swing élégant, largement acoustique et "boisé", sympathique et aux mélodies bien tenues. La chanteuse est jolie, timide et souriante, sa voix est acceptable, j'ai une petite pensée pour l'ami Oliver qui aimerait sûrement beaucoup... Malheureusement au bout de 10 minutes, ils doivent faire une pause pour un problème de son. Dommage... Bon, ils reviennent et reprennent tout de zéro ! Curieusement, la musique, après un rapide détour bossa nova, évolue vers un folk primitif réjouissant (d'ailleurs tout le monde sourit dans la salle !)... avec des morceaux toujours aussi facilement mémorisables... Je retrouve des sensations qui me rappellent tantôt Cocoon, tantôt Moriarty, oui, cette époque où le rock français avait pris de la légèreté et de la fraîcheur... bref, une demi-heure de plaisir simple mais franc. Un bon début de soirée.

2014 01 Savoir Adore Grand Metropole 17

Il faudra attendre 23h15 pour que Savoir Adore puisse attaquer son set, visiblement du fait de problèmes techniques lors du changement de matériel. Pendant ce temps, au premier rang, on a tous décidé de descendre les plantes vertes qui nous bouchent la vue, et c'est bien mieux sans, en effet. Savoir Adore, je ne connais pas, mais visiblement il y a plein de fans dans la salle qui chantent les paroles, alors c'est très bien comme ça : ambiance garantie. J’avais lu qu’il s’agissait d’un duo de Brooklyn, mais sur scène, iles se produisent en tout cas avec trois autres musiciens... En fait, je ne sais pas très bien ce que j'ai écouté pendant ces 50 minutes, ça a été parfois un peu ennuyeux (des morceaux sans structure traditionnelle et sans mélodie discernable), occasionnellement impressionnant de tension et d'emphase extatique (l'influence Arcade Fire ?), parfois joliment funky. Ça a fini par un morceau noisy très réussi, puis par un "hymne" accrocheur. Vraiment pas mal, dans le genre complexe et ambitieux, avec des musiciens qui se donnent à fond, et en particulier un bassiste assez impressionnant. Dommage que, au premier rang, le son n'ait pas toujours été à la hauteur, les voix étant trop en retrait...

2014 01 Charli XCX Grand Metropole 13

Mais ce qui c'est passé ensuite, je ne l'ai pas vu venir. Il est 0h35 et je n'ai jamais entendu parler de Charli XCX, la brune en cheveux qui pénètre sur scène à la tête d'un trio de filles à l'air décidé. Par contre, il y a à mes côtés des centaines de Paulistanos qui sont venus pour elle, qui sont fous d'elle. Alors, qui est cette star encore passée en dessous des radars ? Je ne sais pas, mais les 55 minutes de son set vont décaper les neurones, tout comme on aime ! Jusqu'à même une sorte d'extase sur un bon vieux punk rock des familles, I love it, qui achève de me convaincre : oh pas complètement sur la musique, curieux mélange de glam rock et de hip hop, avec des pointes cold wave (la guitare minimale et grinçante), mais tout au moins sur Charli, et son énergie, son pouvoir de fascination (même si, en fait, elle n'a rien de particulièrement séduisant), sa remarquable combativité sur scène. Voici donc de la musique populaire,  simpliste dans ses beats martelés et ses intonations pop à la mode, mais jouée sur scène comme on devrait toujours jouer le Rock : à couteaux tirés, le majeur dressé...  aujourd'hui plus que jamais. Pogo donc, frénésie générale,  puis invasion de la scène (il faut le faire, vu la hauteur !). Le service d'ordre n'a jamais vu ça et laisse gentiment faire. Ensuite, il y a même une femme de ménage qui vient passer la serpillière pour que Charli ne glisse pas sur la bière renversée : il n'y a qu'au Brésil... ! Charli se marre et fait applaudir « l'empregada »... Le concert se termine avec un nième pompage de Not Fade Away, imparable : c'est la liesse générale, et moi je suis vraiment content d'avoir eu ma petite heure de rock'n'roll sauvage et un peu bas du front.

L'attente va être alors longue jusqu'à ce que Friendly Fires nous fasse l'honneur d'apparaître, alors que le matériel est prêt depuis longtemps. 2h15... et moi j'ai un coup de barre qui m'empêche de bien rentrer dans le concert. Même prévenu, je suis surpris par la différence radicale entre les disques – assez expérimentaux et plutôt éthérés - et l'interprétation « rentre-dedans » des morceaux sur scène : chaque titre devient une machine à beugler en choeur et à remuer ! J’ai beau connaître assez bien « Pala », le dernier album en date de Friendly Fires, j’ai du mal à reconnaître les chansons, jusqu’à ce qu’arrive le refrain, systématiquement transformé en moment d’hystérie collective ! Impressionnant !

2014 01 Friendly Fires Grand Metropole 33

D’ailleurs, le public semble avoir changé par rapport au set précédent : exit les bad boys à casquette des classes populaires qui voulaient toucher Charli XCX, la salle est maintenant peuplée par la tribu indie, qui chante tous les textes en anglais, et qui porte cette musique visiblement "différente" aux nues. Sur scène, c'est rapidement le foutoir – le son, toujours aussi médiocre, n’aide pas à comprendre ce qui se passe, mais dans la salle c'est l'extase... Et ça va durer comme ça sans faiblir - au contraire - pendant 1h15. Ed Macfarlane a un jeu de scène très proche de celui de Nick Offer, et la parenté avec un set de !!! est criante : recherche de la transe à travers le rythme (deux percussionnistes la plupart du temps), frontman déchaîné qui se contorsionne et danse comme un dément, oui, Friendly Fires évoque !!!, mais avec plus d'agressivité et – malheureusement - moins d'empathie : il faudra voir par exemple comment McFarlane, le regard éternellement perdu à l’horizon et ne regardant jamais les premiers rangs, ignore froidement les spectateurs qui arrivent à grimper sur scène pour danser avec lui, on est loin de la générosité de Nick Offer ! Mais bon, c'est un petit reproche vraiment par rapport au show intense qu'offrent Friendly Fires, le quatuor étant déchaîné sans répit durant 75 minutes, dont 25 - à partir de Live Those Days Tonight  - époustouflantes : envolée ma fatigue devant ce spectacle assez exceptionnel, qui se clôt (sur Kiss of Life) par une séance de percussions sauvages et le spectacle de McFarlane et Edd Gibson (le guitariste barbu, expansif et souriant) en pleine hystérie !

Voilà, il est trois heures et demi du matin, et le bilan de ce Festival MECA est vraiment positif. Je regrette seulement que les hostilités n’aient pas commencé vers 20h, deux heures plus tôt, j’aurais certainement mieux resisté à la fatigue !

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