La culture des navets à l'ère digitale : "Matrix Reloaded" des Wachowski (2003)
Si revoir "Matrix" il y a quelques mois s'était déjà avéré une expérience un peu décevante, il était facile d'imaginer l'effet que nous ferait désormais ce "Matrix Reloaded", qui avait déjà été jugé complètement raté à l'époque de sa sortie. La syntaxe "video game" travaillée par les Wachowski pouvait encore intriguer à l'époque, elle est aujourd'hui complètement épuisée, sans même parler de l'ennui que génèrent désormais les interminables scènes d'action digitales, sans aucune crédibilité ni aucune émotion. Aujourd'hui, on a tendance plutôt à regarder "Matrix Reloaded" au second degré, pour rire franchement des moments profondément ridicules qui se succèdent : la rave "primitive" et frénétique (!?) à Zion, les combats mécaniques contre le "virus" Agent Smith qui se multiplie sans fin, la prestation désopilante de Lambert Wilson et Monica Bellucci en Français forcément décadents, etc. etc. Le film aligne ainsi sans aucune honte des perles homériques, sans oublier entre temps de nous ennuyer avec ces fameux dialogues forcément abscons, mais absolument sans aucun sens, qui plombaient déjà le premier film de la... umf! trilogie. On en oublierait presque les Wachowski avaient pourtant une (1 !) bonne idée dans leur scénario, celle la programmation de la rébellion comme élément essentiel au fonctionnement de la machine d'oppression, soit la graine d'une réflexion politique qui aurait pu - ailleurs - mener à quelque chose d'intéressant.