"Capitaine Phillips" de Paul Greengrass : marre de la caméra qui bouge tout le temps...
Il faudrait arrêter de nous bassiner avec Paul Greengrass, le roi de la caméra qui bouge tout le temps et qui donne la migraine, voire la nausée : ce genre de filmage "énervé" n'a rien de réaliste, ne reflète en rien ce que les participants / victimes d'un fait d'hiver vivent et ressentent (pour être du côté du "vrai", n'importe quel étudiant de première année d'école de cinéma sait que le plan séquence, voire le plan fixe est beaucoup plus efficace... Revoyez les films de Depardon pour en prendre de la graine !), surtout si l'on y ajoute la bonne vieille musique qui vrille les nerfs selon les codes hollywoodiens en vigueur. "Capitaine Phillips" m'a passablement énervé, et une fois de plus, j'ai du mal avec ce concert de louanges qui accompagne la sortie de n'importe quel film qui ne soit pas un blockbuster de superhéros pour ados américains obèses. Désolé, mais l'impact de la globalisation sur la fragile économie somalienne est évoqué en 30 secondes sur plus de deux heures de film, j'ai du mal à penser que Greengrass n'ait pas totalement abandonné - pour la gloire et le fric, tant mieux pour lui - les convictions politiques de son "Bloody Sunday" (son meilleur film, et de très loin...). Désolé, mais j'ai senti l'inévitable admiration derrière la description martiale de l'efficacité de l'armée americaine, une fois de plus. Désolé, mais la première moitié du film, jusqu'au huis-clos excellent à l'intérieur du canot de sauvetage, m'a paru forcée et absolument inintéressante. Maintenant, il FAUT aller voir "Capitaine Phillips" en dépit de tout cela, pour UNE bonne raison, l'interprétation de Tom Hanks, qui dépasse l'entendement : les 10 dernières minutes du film valent tout l'argent qu'on vous demandera à l'entrée du ciné, et les deux heures moyennes qui auront précédé. Il faut voir ce que fait Hanks ici, qui devrait lui valoir toutes les plus hautes récompenses, et que je ne pensais même pas possible. Ça, c'est du GÉNIE.