"Loud Like Love" de Placebo : une belle routine...
Lorsqu'un groupe arrive à un certain point de sa carrière, la "routine" est sans doute inévitable. Chaque album est alors l'occasion d'un débat assez stérile entre ceux qui trouvent que "c'était mieux avant, putain !", et ceux qui estiment que la musique et le groupe "mûrit". "Loud Like Love" me sourit beaucoup plus que l'irritant "Battle For the Sun" - qui n'a jamais fonctionné pour moi -, et a moins de faiblesses que "Meds", un album en montagnes russes. Est-il pour autant aussi bon que les premiers albums, plus sauvages, plus déchirés, d'un groupe qui n'a jamais de toute manière été vraiment exceptionnel ? Alors, chacun en est réduit à citer les titres qu'il aime, qui le touche, et vous savez ce qui est drôle, c'est qu'il n'y a absolument pas unanimité sur ces fameuses chansons qui vaudraient la peine d'acheter "Loud Like Love" : finalement, Placebo, c'est l'auberge espagnole, chacun y trouve ce qu'il y apporte, pour les uns, du rock énervé et consensuel pour allumer les briquets - pardon les portables - dans un stade, pour les autres, de grands moments d'émotion un peu adolescente qui nous rappelle qu'on a eu un coeur, à un moment de notre vie, et pour pas mal d'entre nous, la preuve qu'on réussit à "mûrir" sans avoir perdu toute dignité. Alors, "Loud Like Love" est une disque qui, moi, me séduit, qui tourne plus sur mon auto-radio et dans ma tête que nombre d'autres albums de meilleure "qualité", ou au moins de meilleure réputation. De belles mélodies, de beaux vocaux de Brian Molko, de belles paroles à l'occasion (oui, "Too Many Friends" dit des choses pertinentes sur Facebook !)... une belle routine en fait !