Séance de rattrapage : "Les Croods" de Chris Sanders et Kirk De Micco
Avec le naufrage de Pixar, l'effacement progressif de Nick Park, et maintenant l'annonce de la retraite de Miyazaki, l'animation a perdu peu à peu tout son attrait pour moi. Les assez bonnes critiques reçues par "Les Croods" m'avaient donné envie de le voir, la déception n'en est que plus rude. Hormis une animation de plus en plus sophistiquée, y a-t-il quoi que ce soit qui ne soit pas formaté, mécanique, pasteurisé, dans cette nième histoire de famille trouvant sa voie (exprimer son amour et regarder l'avenir avec confiance, on dirait une formule - tellement à la mode - d'auto - accomplissement personnel) face à l'adversité ? Le déluge final de bons sentiments est réellement écoeurant, illustré qu'il est par l'adoption de tout un tas de mignons petits animaux pelucheux... Raaah ! Même si nul n'attend de vraisemblance en animation, le choix de peupler le monde des néanderthaliens de creatures fantasmagoriques, s'il peut éventuellement amuser les enfants pendant cinq minutes, a surtout pour effet de décrédibiliser complètement l'odyssée de la famille Croods : comment croire un instant à des périls, des épreuves qui mettent réellement les personnages au défi d'évoluer quand on sent constamment la "patte" outrancières de scénaristes en roue libre ? Sans grand humour, sans poésie aucune, "Les Croods" est un spectacle qui se nourrit lui-même de sa virtuosité technique et en oublie d'avoir un coeur, un esprit, sans même parler d'une âme.