"House Of Cards - Saison 1" : raffiné, intense, intelligent...
Fondamentalement, en dehors de son mode de diffusion inédit - le Net au lieu de la télé, et tous les épisodes d'un coup, assez curieusement -, "House of Cards" respecte à la lettre les règles des meilleures séries modernes : un personnage principal a priori haïssable mais fascinant, un casting d'acteurs exceptionnels (Spacey et Wright, tous deux parfaits) et une réalisation "cinématographique" haut de gamme garantie par la signature de David Fincher sur les deux premiers épisodes, les meilleurs, tout simplement époustouflants. Difficile donc de faire la fine bouche devant le résultat, addictif et de très haute volée. Ce qui empêche "House of Cards" d'atteindre le niveau de "Breaking Bad" (son principal concurrent de l'année), ce sont quelques scories au niveau du scénario, qui dérape parfois franchement vers l'invraisemblable, sans que l'on comprenne bien pourquoi alors que le "plot" tient si bien la route... Et puis le fait que, quelque part, en se centrant sur les luttes (de pouvoir...) internes du Parti Démocrate, et en faisant l'impasse sur l'affrontement avec les Républicains autour de vraies questions de société, la série est finalement tout (un thriller, le portrait d'êtres monstrueux,...) sauf une vraie série politique... Ce qui prouve que, au delà des ambitions artistiques de ses producteurs, ces derniers ont clairement souhaité se cantonner au domaine bien "safe" de l'entertainment. C'est là une réserve non négligeable, mais il faut néanmoins avouer que le plaisir que nous prenons devant "House of Cards" est aussi raffiné qu'intense.