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Le journal de Pok
8 octobre 2013

Revoyons les classiques du cinéma : "Le Seigneur des Anneaux" de Peter Jackson (2001 - 2003)

Lord_of_the_RingsA la sortie de chaque film de la trilogie de Peter Jackson, on s'était demandé s'il s'agissait là vraiment de Cinéma ou bien simplement de la réjouissante réalisation des rêves collectifs de milliers - de millions - de fans, parfois un peu attardés, d'un livre important qui les avait (un peu trop) marqués. Car "le Seigneur des anneaux" se révélait finalement inférieur du pur point de vue purement cinématographique à tout ce que Jackson avait réalisé avant, même aux pochades régressives de ses rejouissants débuts, tant Jackson avait été visiblement paralysé par son propre respect pour Tolkien, par un souci de bien faire qui empêchait tout débordement, tout dérapage, toute passion. Magnifiquement illustré à l'écran, son "Seigneur des Anneaux" ne réussit pourtant qu'occasionnellement à engendrer l'enthousiasme enfantin mais puissant du livre, et il nous faut subir de longs tunnels où l'irritation le dispute à l'ennui pour qu'enfin, de temps à autre, une scène forte nous ramène à l'essence d'une épopée humaine et humaniste, exemplaire sur papier, artificielle sur le grand écran. Même si le film se bonifie au fur et à mesure qu'il progresse, se terminant fort honorablement avec "le Retour du Roi" (encore que Jackson loupe complètement l'adaptation du magnifique épilogue de Tolkien), il est impossible de ne pas souffrir devant l'interprétation catastrophique d'Elijah Wood, ni de s'ennuyer devant les interminables pérégrinations de l'anneau : il est intéressant de voir que le côté "road movie" ne fonctionne jamais (on ne "croit" pas en ce voyage, à cause d'un défaut de topographie crédible) alors qu'il s'agit là de l'un des points essentiels du livre, et que c'était sans doute l'un des aspects les plus profondément cinématographiques du travail de Tolkien, cette nostalgie du voyageur au sein d'un monde crépusculaire, effrayant mais magique. Jackson réussit par contre assez bien tout ce qui est épique, créant à coups d'effets spéciaux bien maîtrisés des visions saisissantes, un peu pompières souvent certes, mais malheureusement décalées par rapport à l'esprit du livre qui célébrait surtout les valeurs simples mais essentielles (amitié, fidélité, intégrité) nécessaires à la survie face à la barbarie. On attend donc toujours LA véritable adaptation d'un livre sans doute totalement inadaptable, une adaptation qui se concentrerait sur le fond (les personnages, les thèmes politiques) et ne s'épuiserait pas autant à vouloir nous faire croire aux apparences d'un univers certes puissamment allégorique, mais assez vain et convenu, comme d'ailleurs toute l'heroic fantasy.

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