Célébration du cinéma populaire : "Hors d'Atteinte" de Steven Soderbergh (1998)
Formidable adaptation d'Elmore Leonard, un écrivain auquel Hollywood s'intéressait alors grâce à Tarantino et son "Jackie Brown", "Hors d'Atteinte" bénéficie de la mise en scène constamment inspirée d'un Soderbergh alors au creux de la vague, et d'une direction d'acteurs étonnante : car Soderbergh réussissait l'impossible, tirer de Jennifer Lopez, actrice horrible, un personnage drôle et beau, une divine surprise… sans parler évidemment de la rampe de lancement que le succès du film allait constituer pour la carrière d'un George Clooney encore "débutant" (malgré son âge et son expérience télévisuelle...). Au delà de nombre de scènes d'anthologie, amusantes et fines, je dirais que ce qui vieillit le mieux dans "Hors d'Atteinte", c'est, assez logiquement, le jeu de séduction d'un couple qui rappelle parfois le meilleur des comédies romantiques du meilleur Hollywood, celui des années 40-50. Oui, ce film élégant, intelligent, subtil même, qui sait d'ailleurs ne pas sacrifier la crédibilité de son scénario en un happy end trop facile, vieillit vraiment bien.