"The Sixth Man" de David Baldacci : le degré zéro de l'écriture commerciale...
David Baldacci est un quasi inconnu en France, et ce "Sixth Man" ne me semble même pas traduit en français, alors qu'il est régulièrement sur la fameuse liste des best sellers du New York Times, et qu'il semble que même la Maison Blanche ait fait partie un jour de ses fans. Et le moins qu'on puisse dire à la lecture de ce bouquin (on n'ose pas parler même de "livre"...), c'est que les lecteurs français n'ont nul besoin de voir leurs librairies encombrées par un Baldacci ! Le seul point positif de ce "thriller" d'une faiblesse catastrophique est sa toile de fond, soit le risque que fait courir à la démocratie américaine la prolifération d'organisations privées se substituant peu à peu aux agences fédérales en matière de sécurité du pays... encore que la conclusion de Baldacci, bon apôtre du néo-capitalisme, semble être qu'un bon chef d'entreprise patriote (bien entendu) vaut mieux qu'un politicien corrompu (et il le sont tous, non ?). Pour le reste, "The Sixth Man", même s'il utilise tous les trucs classique du best seller US pour accrocher son lecteur, est proche du degré zéro : des personnages sans consistance, qui ne prennent jamais vie dans l'imagination du lecteur, des dialogues qui sont parmi les plus faibles que j'aie jamais lus, et pire encore, une histoire sans relief, qui ne fonctionne - à peine - qu'à coup de scènes d'action répétitives et paranoïaques. Quand surviennent les deux coups de théâtre finaux - un rituel désormais du polar commercial -, tous deux complètement incohérents et invraisemblables, suivi du happy end incontournable, il y a longtemps qu'on a décroché.