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Le journal de Pok
31 août 2013

"The Bling Ring" de Sofia Coppola : fascination pour le vide...

The_Bling_RingOn sait combien Sofia Coppola aime filmer le vide existentiel, et comment cette empathie instinctive dont elle témoigne vis à vis des jeunes vies déjà gâchées a généré de beaux instants de vrai cinéma. "The Bling Ring" n'apporte aucun renouvellement de fond dans ce qu'on doit bien considérer comme une vraie oeuvre de cinéma, et c'est finalement très bien ainsi. Il y a néanmoins dans ce dernier film une sorte de point de vue "social", critique, possible, mais je ne suis pas sûr qu'il s'agisse d'une lecture correcte du film, juste de notre réaction épidermique d'adultes irrités par les phénomènes que Sofia se complaît à filmer, encore et encore, et plutôt bien : l'adoration de stars sans talent, la fascination pour le luxe, la perte des tabous les plus vitaux pour le fonctionnement social, etc. Non, Sofia ne critique pas, ne se rit pas de ses héros monstrueux de vacuité et d'insignifiance, sinon même de bêtise crasse, elle les filme avec un intérêt certes détaché, mais sensible. Et, par la grâce de jeunes interprètes talentueux, et d'une mise en scène qui cherche toujours et trouve parfois, "the Bling Ring" échappe largement à la démonstration, et c'est tant mieux, même si cela frustrera ceux d'entre nous qui réclament un "point de vue" : "The Bling Ring", flottant et évasif comme il est, est bel et bien du - simple - Cinéma (majuscule). Oui, c'est un film un peu bancal, parfois ennuyeux, mais heureusement régulièrement inspiré. Ce n'est qu'une demi réussite certes, mais c'est aussi la preuve que Sofia Coppola compte toujours. 

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