"Fringe - Saison 5" : la triste fin de ce qui fut, un temps durant, une belle série...
On a beaucoup aimé "Fringe", en particulier au fil de la seconde et de la troisième saison, qui offraient une SciFi intelligente, provocatrice, pour tout dire assez rare à la télévision. Et puis les scénaristes se sont cru obligés de procéder à des "resets" de la fiction, en développant une théorie fumeuse de fils temporels distincts (méthode qui nous avait déjà valu la fin catastrophique de "Lost", mais il semble que JJ Abrams n'apprenne pas de ses erreurs), et la saison 4 avait été une déception irrémédiable. Il était clairement temps d'en finir, et c'est donc fait avec cette sorte de saison abrégée qui projette nos héros dans un futur d'occupation et de résistance, non sans une ellipse frustrante (l'invasion elle-même des observateurs et la préparation du "plan" fumeux de Walter et Donald (qui ?) faisant l'objet de quelques flashbacks et de révélations au compte-gouttes via des cassettes VHS...), et les soumet à une dernière aventure, à peu près aussi incohérente que d'habitude. Il y a dans cette saison 5 des épisodes d'une telle pauvreté qu'il faut faire un effort surhumain pour poursuivre, mais, heureusement, il y a aussi une dernière partie qui relève le niveau général, avec la réapparition du très beau personnage de September, et plusieurs scènes vraiment émouvantes entre Walter et Peter, et Walter et Astrid : c'est donc - paradoxalement - dans le domaine des émotions que "Fringe" gagne in extremis son pari de nous laisser un bon souvenir.