Revisitons la discographie des Stones : "Black and Blue (1976)
1976, et la révolution punk avait déjà commencé, qui allait d'ici peu rendre les Stones ridicules, eux qui avait si suprêmement incarné le Rock et le Mal moins de dix ans plus tôt. Pire, c'est le moment que Jagger et Richards choisissent pour publier ce qui restera sans doute leur plus mauvais album, sans aucune conscience qu'ils sont en train de ringardiser pour toujours l'ex-meilleur groupe de rock du monde. Louchant vers les musiques noires (funk, reggae), influencés par un Billy Preston envahissant (je me souviens de la tournée assez calamiteuse qui avait suivi la publication de "Black and Blue"), égarés suite au licenciement abusif de Mick Taylor pas vraiment remplacé ici (Ronnie est sur la pochette, mais très peu sur le disque), les Stones démontrent surtout ici qu'ils sont en perte totale d'inspiration : les morceaux sympas mais sans plus succèdent aux chansons banales et irritantes (parce que souvent diluées sur la longueur), sans que jamais, au grand jamais, il n'y ait un seul moment où la vieille classe stonienne soit encore visible. Leur musique, qui vise au renouvellement, ce qui est honorable, est tout simplement complètement à côté de la plaque. Et va le rester par la suite, malheureusement...