Séance de rattrapage : "Magic Mike" de Steven Soderbergh
"Magic Mike" doit être l'un des films les plus difficiles à "évaluer" qui soient - au point que le critique amateur se demande si cela fait vraiment le moindre sens de porter un jugement sur quelque film que ce soit, hahaha - parce qu'il est tout simplement impossible de ne pas s'extasier devant chacun de ses "éléments constituants", et que, envers et contre toute attente, le résultat final est d'une inconséquence effrayante ! Enumérons donc les forces du film : la mise en scène de Soderbergh (... comme dans presque tous ses films...) est brillante, intelligente, "cool", parfaitement mesurée, à bonne distance des personnages et du récit, avec une belle "respiration" qui permet aux personnages d'exister au delà de l'interprétation "professionnelle" des acteurs ; Channing Tatum est sublime... beau, malin, parfaitement crédible en stripper (un métier qu'il a réellement exercé, je crois...) ; le scénario est parfaitement équilibré, entre réalisme vaguement dépressif et entertainment (on est aux USA, quand même !) léger, permettant de séduire autant la ménagère de moins de 50 ans et le cinéphile français biberonné à la nouvelle vague. Et alors ? Eh bien, "Magic Mike", malgré tout cela, est un film incroyablement creux, délétère, mou, sans substance, aussitôt vu, aussitôt oublié. Et je dois bien admettre que je suis incapable d'expliquer comment on en est arrivé là !