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Le journal de Pok
11 juillet 2013

Revoyons les classiques de la Série TV : "The Shield - Saison 1"

The_Shield_1Série un petit peu sous-estimée (en France en tous cas), "The Shield" reste un exemple pertinent de l'audace nouvelle que la télévision avait introduit à la fin des années 90 dans la fiction de "genre" : réservoir mythique de sujets pour les scénaristes hollywoodiens, le "L.A.P.D." se trouve cette fois ramené au niveau de la réalité la plus brutale qui soit, celle de simples hommes et femmes faillibles, exposés dans leur vie professionnelle comme privée aux pressions multiples d'une cité gangrenée par la violence des gangs, les tensions raciales et les jeux politiques incessants des "leaders". Le choix de cristalliser tous les paradoxes de la loi et de l'ordre sur la figure contradictoire de Vic MacKay, policier profondément corrompu mais efficace, et de confier ce rôle complexe à un inconnu, Michael Chiklis, qui va pourtant le transcender au delà de toute attente, était risqué : il est facile (et on ne s'est pas privé de le faire en France) de juger "The Shield" comme une apologie éhontée de la justice individuelle, tandis que le réalisme "politique" dont il témoigne peut en effet s'apparenter à un cynique et dangereux "Tous Pourris !".  Pourtant, il me semble que "The Shield" dépasse rapidement ce débat, très "français" d'ailleurs, grâce à la vigueur dont il fait preuve : les excès des scénaristes, qui font s'accumuler dans cette première saison les catastrophes sur la tête de leur héros paradoxal, sont facilement oubliés tant le flux narratif est convaincant, nous offrant une partition parfaitement maîtrisée entre dynamique de groupe et destins individuels, ce qui est, à mon avis, la marque des grandes séries télévisées : la multiplication des points de vue qui répond à la prolifération des intrigues et des sujets offre en effet un contrechamp permanent au point de vue extrémiste de McKay, et, comme chez Renoir, il est clair que "chacun a ses raisons" et a la possibilité de les exposer. Soit quand même, une sorte de non-manichéisme bien venu, et qui permet à "The Shield" de bien vieillir, malgré son montage très cut et ses zooms hystériques un peu datés.

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