Voyage à travers la comédie moderne : "Amour et Amnésie" de Peter Segal (2004)
"50 First Dates" (un bien meilleur titre, comme souvent, que le français "Amour et Amnésie"...) est, comme bien des critiques l'ont signalé, plus un film romantique qu'une véritable comédie, malgré la présence d'Adam Sandler. Du côté comédie pure, c'est au délirant Rob Schneider qu'est déléguée - en fait - la responsabilité de nous faire rire avec son personnage d'Hawaïen fou, et il faut bien reconnaître qu'il s'acquitte parfaitement de la tâche. Mais là où "50 First Dates" s'avère véritablement intéressant, c'est dans son aspect "conceptuel", sur lequel les scénaristes greffent tout le "labor of love" du héros, et finalement l'aspect irrésistiblement romantique du film : certes sans véritable originalité, puisque le principe de répétition "folle" et d'amélioration progressive du "scénario" pour en arriver à une conclusion "acceptable" est directement inspiré du génial "Un Jour sans Fin", "50 Fist Dates" montre parfaitement à voir le "coût" du véritable amour en termes d'efforts, de sacrifices même, sans édulcorer la dure réalité par les habituels artifices hollywoodiens... jusqu'à une résolution qui ne sacrifie pas aux facilités du happy end qu'on croyait voir venir, heureusement à tort. En cela, malgré ses scories (le prétexte initial du séducteur impénitent, totalement inutile ; le personnage mal utilisé de l'assistante laide et au sexe indéfini, le jeu ici relativement limité de Drew Barrymore, qui est juste le "centre immobile" du film au tour duquel tourne la fiction), "50 Fist Dates" est un film parfaitement satisfaisant, et une vraie réussite.