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Le journal de Pok
13 juin 2013

Revoyons les classiques du cinéma : "Magnolia" de Paul Thomas Anderson (1999)

MagnoliaDepuis ses débuts bluffants, on a appris à circonscrire P.T. Anderson : génie moderne pour les uns, lourdaud pénible pour les autres, le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne laisse pas indifférent. Et "Magnolia", son film qui m'avait le plus "parlé" à l'époque de sa sortie, témoigne parfaitement de cette ambivalence que le temps n'a non seulement pas résolue, mais a au contraire accentuée. D'un côté, il y a cette maitrise brillante du tempo, de la montée en puissance, des rythmes extrêmement complexes qui sous-tendent une mise en scène réussissant à transcender régulièrement le sujet de "Magnolia". Car, d'un autre côté, le "sujet" est ici un gloubi-glouba indigeste sur la souffrance du monde - généralement liée ici aux rapports familiaux pervertis (par le sexe, par l'argent, par le pouvoir) ou à la solitude - que Anderson "anime" par la magie de coïncidences et d'événements improbables (culminant de manière lourdement biblique - mais néanmoins impressionnante - avec une pluie de batraciens). C'est terriblement banal, occasionnellement relevé par un coup de force de l'interprétation (le meilleur rôle de Tom Cruise que ce contre-emploi pervers ? Pas sûr, parce que l'effondrement final du personnage contredit profondément sa dynamique), et surtout extrêmement artificiel, comme l'est la majorité des scénarios "choraux"... On sort de ce marathon de trois heures saturé de larmes et de drames faussement "profonds", pas vraiment éclairés sur la nature humaine, ni sur le but recherché par Anderson, hormis bien entendu de nous convaincre de sa parfaite maîtrise du medium cinéma. "Magnolia" est loin d'être un mauvais film, puisque certaines scènes restent profondément marquées dans notre mémoire, c'est juste un objet largement "excessif".

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