Il paraît vain de vouloir écrire ne serait-ce que quelques lignes de plus, même sans prétention, sur un film comme "Psychose" qui a été déjà tellement commenté - et copié, cité, célébré bien entendu (par De Palma et Van Sant pour ne citer que les disciples les plus talentueux) - qu'il ne recèle plus guère de mystères, paradoxe ultime pour un thriller dont on se souvient qu'Hitchcock avait interdit l'entrée aux spectateurs après le début de la projection. Qui le découvrira aujourd'hui sans avoir trop lu d'analyses au préalable sera sans doute toujours surpris par la modernité d'un scénario qui passe en permanence le relais entre les personnages, et par l'apparition finalement assez retardée du véritable sujet du film. Mais ce sera sans nul doute l'extraordinaire interprétation de Antony Perkins, tour à tour fascinant et bouleversant (à ce titre, on peut trouver le personnage de Norman Bates supérieur à l'incontournable Hannibal Lecter !) qui emportera toujours l'adhésion du spectateur néophyte, par ailleurs parfaitement mis en condition par une mise en scène d'une efficacité graphique superlative du maître : les dernières minutes de "Psychose" avec le monologue et le regard inoui de Perkins, et la superposition macabre qui se clot qui sur l'arrière de la voiture de Marion Crane émergeant du marais, restent pour moi l'un des quelques plus forts moments du 7ème Art (supérieur même à la fameuse "scène de la douche" à la composition il est vrai géniale...).